De Ploumanac'h au Cap Frehel (en cours)
Vertiiige de l'amour" dit la chanson. C'est un peu vrai aussi pour l'article qui suit ... si vous avez la passion de la mer, des rochers, des senteurs marines, que vous avez soif d'air iodé, du bienfait des algues sur votre peau (surtout si vous arrivez de la capitale!), bref, vous avez besoin de tout lâcher, de décompresser et de respirer. En côte d'Armor, vous êtes servis ! Cet article vous propose donc un petit circuit (à titre suggestif) le long des côtes depuis Ploumanac'h jusqu'au Cap Frehel en passant par Perros-Guirec, Paimpol, et l'île de Bréhat. Alors sortez les maillots de bain, casquettes, lunettes de soleil, et SURTOUT n'oubliez pas votre écran-total si votre peau est sensible au soleil... car la luminosité et la réverbération du soleil sur l'eau peuvent être " féroces"... Ben oui, c'est du vécu ! Prévoyez aussi des bouteilles d'eau pour bien vous réhydrater et n'hésitez pas à déguster quelques baies sur les sentiers boisés en longeant la lande. Voilà, maintenant que les précautions sont prises, le RV, c'est tout de suite à sur la côte de granit rose...
Pour comprendre comment s'est formée la côte de granit rose, jouons un instant les géologues: ainsi, 300 millions d'années avant notre ère... oui je sais, ca remonte à loin... ! Les rochers roses qui font aujourd'hui la fierté de la côte d'Armor faisaient partie d'une chaîne de montagne : la chaîne hercynienne. Dans les profondeur de la terre, à environ 100 kms, le " manteau" de la terre se met en fusion pour former des blocs de magma que l'on appelle la chambre magmatique, et qui peu à peu, remonte peu à peu à la surface. Sous l'effet de l'érosion provoquée parallèlement par la montée des eaux, l'action combinée des vents et des vagues termine le travail pour former et "sculpter" les superbes rochers roses que nous adorons tous ! Leur jolie couleur rose est due en grande partie à l'oxyde de fer contenue dans le réseau cristallin (roche contenant des cristaux, résultat d'une fusion). Ce sont ces mêmes cristaux de quartz et aussi de mica qui donnent à la roche une résistance hors du commun au temps et aux éléments.
1er jour : Ploumanac'h :
Ploumana'ch est l'une des stations balnéaires préférées des touristes. Le long de la baie, une plage de sable fin borde l'ancien village de pêcheurs. Sur le rivage, telle une dentelle de pierre, les rochers roses, dont certains peuvent atteindre des hauteurs impressionnantes font ressortir le bleu turquoise de l'eau à l'écume parfois rageuse. Cà et là, de petites criques, sortes de "calanques" à la Bretonne forment des bassins d'eau de mer qui donnerait à quiconque l'envie de s'y baigner...si vous ne craignez pas l'eau froide, mais attention à la baignade "sauvage" qui n'est pas surveillée, surtout si vous êtes avec des enfants. Dans ce cas il existe aussi des zones plus recommandées. Quoi qu'il en soit, les nuances couleurs lagon portent à la rêverie et au lâchez-prise... assis sur un rocher, trône de fortune aux vertus O combien bénéfiques! laissez-vous gagner par les embruns, sublime bouffée de fraicheur! Profitez-en pour faire flotter votre imagination en interprétant à votre guise la forme des rochers... là vous pourriez être surpris!
A quelques encablures, le phare de Mean ruz est accessible par le sentier de randonnée (GR). Comme son nom l'indique...en breton, cette tour carrée en granit rose haute de15 m, construite en 1860, a évité bien des naufrages. A quelques kms de là, l'archipel des 7 îles abrite la plus grande et importante réserve d'oiseaux migrateurs de Bretagne (et même de France) avec plus de 20 000 espèces dont 27 en état de nidification. En toile de fond, vous verrez certainement passer les voiliers d'excursion de Peros-Guirec en partance pour l'île aux Moines. Ploumanac'h possède son port de plaisance ou les barques dorment paisiblement, bercées par les vagues, dans l'attente de la balade ou de la pêche du lendemain. Depuis le sémaphore, propriété de la marine nationale, depuis lequel les sauveteurs en mer surveillaient l'océan il n'y a pas si longtemps, vous profiterez d'un panorama unique sur Perros et les îles, si la brume vous le permet. Entre autre constructions, le château de Costaeres, manoir du XIXe siècle perché sur un îlot est une ancienne sécherie à poissons. Accessible à marée basse, vous ne regretterez pas la ballade ! La petite église en pierre et les maisons de granit (pour certaines) n'ont de cesse de s'harmoniser au paysage.
Manger à Ploumanac'h:
* La Cotriade : poissons et fruits de mer
* Le Bar Ar Gall : cuisine française, bon rapport qualité-prix
* le Cabestan : cuisine française, fourchette de prix variée
* Auberge de la vieille église : assez cher mais... un menu homard
dormir à Ploumanac'h
* L'albatros : jolie vue sur le port : accueil chaleureux et serviable, rapport qualité-prix
* L'écume de la mer ** à l'ancienne, bonne cuisine et bon accueil, rapport qualité-prix
* Auberge granit-rose : auberge de jeunesse, prix corrects, bon service
* La ferme de ma grand-mère : prix interressants, accueil serviable
2e jour : Perros-Guirec :
Saint Guirec... mais cela vous l'auriez deviné tout seul.. débarque par une belle journée du 6e siècle à Ploumanac'h dans l'anse qui porte aujourd'hui son nom. Perros n'existe pas encore mais un village et une pointe rocheuse entourée de rochers roses: Pen-Ar-Roz (pointe rose en breton, ou sommet d'une colline) est son nom. Les premiers habitants vivent de la pêche et d'échanges commerciaux avec la Grande-Bretagne. Au moyen-âge les pêcheries et sécheries abondent, mais la concurrence avec les pêcheurs bretons de Terre-Neuve est rude. Quoi qu'il en soit, la fortune commence à affluer, le village devient une ville et au fil des siècles, une prestigieuse station balnéaire familiale de prestige dans un site naturel privilégié, protégé, et insolite entre terre et mer. Partout, les rochers de granit rose sculptés par les vents ont des formes qui défient l'imaginaire. Le Macareux, oiseaux des mers qui ne se déplace qu'en groupe va devenir le symbole de la ville: " Perros pour toute la famille" est le nouveau slogan. C'est sur ce thème que la cité se développe dans la douceur bleuté, blanche, ou mauves des hortensias. " Dans un décor sculptural de roches endiablées pouvant atteindre des hauteurs impressionnantes, de criques aux eaux turquoises, d’îles refuges et de villas balnéaires, un époustouflant art de vivre grandeur nature nous fait voir la "vie en rose" témoignage d' un journaliste sous le charme..
Les ombres brunes jaunies d'un lever de soleil réveillent les couleurs du ciel qui font briller la roche au petit matin sur la pointe de Trestignel où la mer se fait une place. En attendant la ballade en famille sur les rochers, les enfants jouent au ballon sur la plage cernée de villa et de vieux manoirs, certains ressemblant à des petits châteaux. Tranquilles, les vagues du matin cheminent au gré du vent porteurs d'embruns aux senteurs de crustacés. Vous allez faire un tour au marché local. C'est l'été, mais quelle saison ne saurait résister à une bonne soupe de poisson pour ce soir? l'air est frais en Bretagne quand le soleil dort. La petite route sinueuse passe devant la petite église de pierre. Vous admirez au passage quelques beaux jardins fleuris et du haut de la colline, le regard se perd sur l'horizon des cultures aux tons verts, jaunes et bruns. Soudain, là où vous ne l'attendiez pas, la mer joue à vous surprendre " coucou je suis là!" Panorama oblige sur la plage de Trestaou, sur son collier de rochers roses et ses bateaux de pêche bien rangés. Sur l'une des pointes rocheuses, un phare veille. C'est la vie en rose couleurs lagon sur des notes de biniou, chanson nouvelle... un petit château tout rose aussi qui cherche l'harmonie dans une couronne de verdure fait ressortir le bleu de l'océan. Des reflets pailletés scintillent sur la transparence des eaux comme des milliers de lucioles en plein jour pour vous faire, à eux seuls, oublier le flot de touristes.
Au XIXe siècle Perros la luxueuse est aussi la ville de nombreux artistes : écrivains (Charles Le Goffic, Anatole Le Braz, André Gide ou Paul Valéry), artistes peintres (Maurice Denis ou Henri Rivière), musiciens comme Catherine Collard qui créa un festival de musique de chambre, et tant d'autres de passage ou s'offrant une résidence secondaire sur la côte. En 1990, Christian Gad ouvre un parc de sculptures de granit qui portera son nom. L'idée fera son chemin chez nombre de sculpteurs et tailleurs de pierres qui exposent aujourd'hui leurs oeuvres dans toute la Bretagne. Et cela vaut vraiment le coup d'oeil!
A voir aussi à Perros :
* Le musée de l'histoire et des traditions de Basse-Bretagne
* Le moulin du Crac'h
* L'église saint-Jacques en granit rose avec sa nef romane du XIe siècle, ses piliers sculptés de motifs celtiques ou encore sa magnifique statuaire en bois du XVe siècle.
* La chapelle Natre-Dame de - la - clarté: dont la haute flèche servait de repère aux marins quand le brouillard les empêchait d'avancer. Elle aussi, construite en granit rose, est touchante par ses ex-votos, hommage d'éternité à tous ceux que la mer a emporté.
Où manger :
* La Crémaillère : produits locaux de la terre et de la mer dans la chaleur des murs de pierre et sa grande cheminée en granit.
* Le bleu-marine : restaurant de poisson face au port
* Le bélouga : vue magnifique sur la baie, atmosphère Gwen ha du (noir et blanc), cuisine française et régionale
* Crêperie Ty Breizh : décor local face à la mer, accueil conviviale
* Crêperie "Les vieux gréements
Où dormir : comme partout sur la côte, les prix sont assez elevés... mais je ne vous apprends rien!
* Hôtel Hermitage : rapport qualité-prix, beau jardin, prix attractifs
* Hôtel du Parc : en granit rose, près de la plage, crêperie et restaurant de fruits de mer
* Chambres d'hôtes " à la corniche : vue magnifique sur la baie, jardin
* Les Feux des îles : dans une jolie maison en pierre avec jardin tombant dans la mer.
* Ker Mor : ce petit hôtel a les " pieds dans l'eau" , donc une vue imprenable sur la mer depuis les chambres. Restaurant de poissons et fruits de mer, mais pas que...
3ème jour : Paimpol :
Depuis Perros nous quittons l'envoûtante côte de granit rose pour traverser la côte des roches où se trouve l'île de Bréhat pour rejoindre, sur la côte du Goëlo, Paimpol, la ville des marins au long cours. Des sondages l'ont prouvé, Paimpol est l'un des lieux favoris des touristes et des Bretons en général pour son site naturel protégé, pour son patrimoine historique lié aux anciens navigateurs et à la mer, pour ses fêtes maritimes, et bien-sûr pour ses belles plages de sable fin. Pierre Loti est le premier écrivain à faire la renommée de la ville avec son célèbre roman "Pêcheurs d'Islande" qui, dans le décor du port paimpolais, raconte la vie périlleuse des pêcheurs qui embarquaient sur des goélettes pour aller pêcher la morue dés le XVIe siècle sur les grands bancs de Terre-neuve, puis au XIXe siècle dans les terres du grand-nord, et particulièrement en Islande. C'est aussi cette œuvre qui inspire la célèbre Paimpolaise de Théodore Botrel, reprise en chanson par bon nombre d'artistes et de matelots face à la grande bleue. Ces refrains, repris en cœur par tous, évoquent le temps d'une activité florissante contre vents et marées dans la brume et le chant des sirènes... ou des attaques corsaires.
Un peu d'histoire...
En l'an 1000 av JC, le futur Paimpol (en breton Pen-poul : tête de l'étang, il en existait beaucoup à l'époque) est le territoire des Osismes puis de quelques peuples Celtes deux siècles plus tard. Mais c'est seulement sous l'occupation romaine en l'an 600 que l'érosion amène la mer à niveau. C'est alors que les premiers Bretons chassés d'Angleterre trouvent sur ces terres isolées un asile, plus précisément dans l'archipel de Bréhat. La suite, vous la devinez, ces pieux chrétiens construisent des monastères et des chapelles qui vont attirer d'autres pieux chrétiens...
Au moyen-âge, les familles de Goëlo puis de Penthièvre, ainsi que la seigneurie de Kerraoul prennent possession du bourg de Plounez et de son château. Les habitants vivent de la pêche et de l'agriculture et vendent leurs produits sur les marchés. Au XIVe siècle, Jean de Kerraoul cède une parcelle de ses terres pour y édifier le cimetière et la chapelle Notre-Dame de Penn Poull. Si l'église est détruite pendant la guerre de la ligue un siècle plus tard, le nom lui, restera dans les mémoires : Penn-Poull en breton, sera le nom (probablement visionnaire) du futur Paimpol. Mais pour l'heure, Plounez prospère rapidement grâce à son activité portuaire importante et à son commerce florissant qui, vous vous en doutez, attire la convoitise... d'où la construction des remparts au XVIIe siècle. La passerelle reliant les deux rives date de cette époque ainsi que les quais de pierre et le premier moulin à mer. Les cultures de lin sont destinées à la confection des toiles à voiles de navire, et les champs de céréales et de légumes abondent. Au XVIIIe siècle, Plounez est rattaché au communes voisines et devient Paimpol (ou Penn poull en Breton). A cette époque, c'est une presqu'île dont la prospérité ne passe pas inaperçue. Les maisons se construisent ainsi que celles de quelques armateurs. Sur le modèle des navigateurs de Saint-Malo apparaissent les premières malouinières. Paimpol compte alors 2000 habitants. Sa notoriété lui vaut son nouveau blason représentant un navire d’argent ancré sur fond d’azur. Pour l'occasion, une école de navigation est créée au début du XIVe siècle, ainsi que la mairie et une liaison de ferry-boat qui relie le territoire Gallo au Trégor. Des ponts dont un suspendu facilitent la circulation à pied.
En 1850 sévit une épidémie de choléra qui ralentit considérablement la progression de la cité jusqu'à mettre fin aux activités de pêche à terre-neuve. Mais vous le savez maintenant, les bretons rebondissent toujours ! Et c'est alors qu'en 1852, un armateur : Louis Morand fait un pari insensé avec tous ses amis pêcheurs : aller pêcher la morue en Islande... il ignorait encore que son idée serait prise au sérieux et serait à l'origine de la nouvelle prospérité de la ville après une période de pauvreté, de maladies et de guerres. C'est ainsi qu'une première goélette "L'occasion" prend le large vers le territoire islandais. "En 1895, raconte un historien, le jour du pardon, 82 goélettes à deux-mâts prenaient le départ sur le port" ; cette scène se renouvela jusqu'en 1935. Pourquoi le jour du pardon ? tout simplement pour se souvenir des nombreux morts que la mer emportait chaque année, soit près de 2000 en l'espace de 80 ans... Malgré tout, les hommes ne renoncent pas. Le port de Paimpol se développe et gagne de nouveaux bassins. Mais comme partout en Bretagne, le XXe siècle et ses deux guerres mondiales meurtrières ont raison de l'évolution de la vie à bord. C'est la fin des " pêcheurs Bretons en Islande", le port est aux allemands. Plus tard, les années 50 se raccrochent à l'agriculture et au transport du sable et du maërl, (d'algues riches en calcaire). Histoire de redonner à la mer une mission, on pratique aussi l'ostréiculture, surtout maintenant que le chemin de fer vient d'arriver à Paimpol, et que, suite à un nouveau rattachement de la commune, Paimpol n'est plus une presqu'ile ni un bourg, mais une bonne ville de 2500 habitants. Elle en compte plus de 7000 aujourd'hui
A voir à Paimpol:
* les 6 plages : Tossen est la plus grande, les autres plus sauvages
* le port de plaisance: " si le port m'était conté : circuit qui contourne le port et retrace l'histoire et la vie religieuse, économique et artistique de la ville
Monuments et statues : la vieille tour de Kerroc'h, , la très belle statue de Théodore Botrel
* Les églises : la chapelle des naufragés, la chapelle Saint-Samson, notre dame de Bonne-Nouvelle, église évangélique, abaye de Beauport et de magnifiques et émoumants ex-votos.
Pour des balades en mer ou traversée : voiles et traditions, vedettes de Bréhat, etc.
Des musées : musée de la mer, Milmarin : les pêcheurs d'Islande, musée du costume
Remonter le temps: le vapeur du Trieux est très commode pour aller voir les 50 lavoirs de Pontrieux
Les pointes : Arcouest, la sauvage Guilben, Bilfot, Minard,
Les places et autres lieux: la place de Martray, la cale aux épices en souvenir des navigateurs
La cidrerie " la Bolée de Paimpol " fabrication de cidre artisanal
Où manger/ où dormir :
* L'Islandais : poissons, fruits de mer dans une déco style " vieux grément"
* Quai ouest : cuisine traditionnelle et bar à vin
* Le Riva : fruits de mer et pizza
* Crêperie Le dundee : recettes sucré/salé originales
* Crêperie au vieux grément : recettes traditionnelles
* Hôtel de la Marne (dommage, ce nom pour un hôtel en Bretagne!) mais l'accueil, la déco, sa table d'hôtes et la cuisine raffinée vous le feront oublier
* Hôtel Ker Loys : hôtel de charme dans un coin charmant
* La maison des îles : superbe vue sur l'île de Bréhat au coucher du soleil
* Chambres d'hôtes: de Poulafret, Pondervann etc.
4ème jour : nous quittons Paimpol pour effectuer la traversée qui nous mène à la très belle île de Bréhat. Temps de la traversé, 10 mns.
Aux environs :
* Les petites criques le long de la baie : Gwin Zégal
* Ploubazlanec : ville qui rend un vibrant hommage aux " pêcheurs d'Islande" (Bretons), la cale de Pors-Even, face à l'île de Saint-Riom, les anciennes goélettes aux noms de marins disparus en mer
* Pontrieux : village de caractère au nombreux lavoirs
L'île de Bréhat :
C'est sur cette île qu'en l'an 470, Saint-Budoc fonde le premier monastère de Bretagne. Très convoitée au moyen-âge par les Français, les royalistes catholiques, mais aussi par les espagnols et comme toujours... par les anglais, la communauté de l'île fait appel à Vauban pour se fortifier d'un château et de ses remparts. Très fréquenté par les artistes et par les touristes, c'est néanmoins un lieu que l'on apprécie de parcourir à pied dans la "robe dentelle" de mère nature, entre phares et moulins à marée, jusqu'à la plage du Guerzido. Un centre nautique vous invite à vous rafraîchir dans les eaux turquoise. Très joli panorama sur les 80 îlots de la baie depuis la chapelle Saint-Michel.
3 kms sur 1,5 kms, voilà de quoi se passer de transports bruyants et polluants. Raison de plus pour rejoindre le GR et faire le tour de l'île bordée de cabanes de pêcheurs, aller vous baigner dans la multitude de petites criques et si l'envie vous prend de "rôtir" sur la plage pour parfaire votre bronzage... n'oubliez pas votre écran-total! Je sais, je l'ai déjà dis, mais... c'est une bretonne qui vous parle... Dès le printemps, c'est une île en fleurs qui vous ravira grâce à son micro-climat idéal. Vous revivrez l'histoire des corsaires et des flottilles qui ont bravé les éléments pour aller pêcher la morue à Terre-Neuve. La citadelle abrite aujourd'hui une verrerie. Un pont construit par Vauban relie les deux rives pour mieux découvrir le rôle des tours : la Tour Blanche qui sert d’amer aux navigateurs, le sémaphore et sa mission protectrice de l'environnement et les phares de Rosédo et de la Pointe du Paon qui attirent autant les bateaux que les touristes. Et la cerise sur le gâteau, c'est qu'ici les rochers roses, légèrement exilés, sont encore présents.
N'hésitez pas à aller à la rencontre des habitants du bourg qui auront certainement de belles histoires à raconter. Les ruelles pavées bordées de maisons de granit rose, pour certaines, n'auront de cesse de vous charmer. Un petit marché local vous invitera à découvrir les produits locaux.
Au manger/ dormir :
* Le Crec'h Kerio : moules frites et desserts locaux dans la chaude atmosphère d'une maison de granit, rapport qualité-prix
* La cabounette : poissons et fruits de mer dans une mignonne cabane en bois
* Le paradis rose : snacks, crêpes, glaces à petits prix dans un jardin fleuri
* La vieille auberge : petit hôtel confortable avec restaurant fruits de mer
* Hôtel de la baie: dans un petit jardin de plantes exotiques, sorties en mongolfières proposées.
* Men Joliguet : dans une maison de granit, point de départ idéal pour les îlots
5eme jour : Le Cap-Fréhel :
Avant de commencer, je me permets de vous raconter une petite anecdote de mon enfance : Je devais avoir 4 ou 5 ans. Avec ma famille, nous étions en visite au Cap-Fréhel pour faire le plein de nature et voir la réserve ornithologique. Haute comme trois pommes à genoux, je dis à mon père, "c'est beau, mais j'ai froid..." Alors mon père en bon breton me répond " mais non, il ne fait pas froid, c'est seulement le vent qui souffle..." Depuis que je vis en Bretagne, j'ai compris ce qu'il voulait dire : Dans un pays de mer et de nature, le vent est partie intégrante du paysage, il fait partie du décor, c'est simplement normal... et c'est vrai, c'est encore lui qui fait avancer les bateaux, lui qui transporte l'iode qui fait tant de bien à notre santé, ... et c'est toujours lui qui évacue les virus, les emportant loin vers la mer. (Il est vrai qu'en Finistère, et particulièrement à Brest, nous soignons plus les malades venus d'ailleurs que les brestois...) En Bretagne, le vent est " mission"! ... depuis que j'ai compris ca, je n'ai plus froid en Bretagne et je peux respirer à pleins poumons!
Nous sommes donc arrivés au Cap Fréhel. Si la côte de granit rose est n°1 dans les sondages, la côte d'Emeraude, un peu plus " timide" n'est pas non plus dénuée de charmes, loin de là! Ses grandes marées, sa nature généreuse et les paysages souvent grandioses autour de la roche polychrome striée de rose, de jaune ou de violet au coeur de la lande en font un autre jardin d'Eden. Alors vous me direz... Et l'Émeraude dans tout ca? le nom est évoqué pour la première fois en 1890 par Eugène Herpin ému devant la couleur vert émeraude de la mer. Le terme est resté jusqu'à ce jour. La proximité de lieux illustres comme Cancale, paradis de l'ostréïculture, ou de Saint-Malo la ville des corsaires, assure à la magie de ces lieux un cachet définitivement approuvé par le visiteur autant que par l'autochtone.
Il semble qu'en Bretagne, chaque saint ait trouvé son "petit coin de paradis", le saint Hirel aurait choisi ce lieu pour fonder sa paroisse. En Breton, Frehel signifie " fort courant", rappelant effectivement l'aspect sauvage de la côte d'Emeraude où les éléments se libèrent parfois. Dans le pays Breizh, chaque lieu si petit soit-il possède ses propres légendes. Au Cap Fréhel, les anciens vous raconteraient que la couleur rouge ocre de la falaise seraient due à un saint irlandais qui, pour attirer la foi des chrétiens s'entailla le doigt, son sang colorant aussitôt la roche, d'autres prétendraient qu'un jour, le géant Gargantua jeta le caillou tombé dans sa chaussure...si ce n'est pas la chaussure elle-même!... provoquant un joyeux désordre dans les projets de mère nature... Toujours est-il que cela contribue à accentuer notre plaisir : donnant encore plus de crédit à l'intensité du moment dans les valeurs architecturales ou naturelles et dans les loisirs en plein air.
Et nous en arrivons aux élégants "immigrés à plumes" ayant élu domicile sur la presqu'île. De mars à juin, sur l'îlot de la Fauconnière nichent des centaines de couples d'oiseaux marins et une bonne vingtaine de pingouins au milieu des mouettes tridactyles, goélands, fous de Bassan des Sept-Iles, et autres guillemots, cormorans huppés , fulmars boréaux ou encore huîtrier-pie. Tout ce petit monde est prêt à vous accueillir et s'envoler avec élégance dans un ballet de va-et-vient en 3D à ciel ouvert. Ne manquez non plus pas la visite de Fort la Latte. Si ce nom vous semble familier, c'est peut-être dû aux nombreux films ayant choisi comme décor le château accessible par un pont-levis, fixé sur son éperon rocheux. Ses tours, ses courtines, son donjon du XIVe siècle et son chemin de ronde poussent à se délecter du paysage, au loin sur l'horizon. Classé monument historique, ce haut lieu de l'histoire fut assiégé par les troupes de Dut-Guesclin, attaqué par les ligueurs catholiques pendant les guerres de religion, et finalement incendié au XVIIe siècle. Mais la bonne nouvelle dans tout cela, c'est qu'il est toujours là pour veiller sur la race humaine et animale. A quelques " pâtés de granit", se dresse fièrement le phare du cap Fréhel, haut de 70m, dont la rassurante lumière guide encore les bateaux qui se risquent dans la baie, fréquemment battue par les vents, entre Saint-Brieuc et Saint-Malo. La baie de la Fresnaye, outre la beauté insondable de son décor, offre des possibilités de pêche et abrite des parcs à huîtres et de moules. Sur la corniche, le petit village de Port-Nieux est charmant.
Où manger, où dormir :
* la ribotte : cuisine simple mais locale, vue magnifique sur la mer, petits prix
* la victorine: poissons et fruits mer dans une déco "tradition"
* Chambres d'hôtes à la ferme "le clos" : pas chers, dans une simplicité authentique
* le manoir " Saint-Michel" : vue superbe sur la baie et mobilier breton ancien dans les chambres.
Voilà ! si vous avez aimé, vous pouvez à présent continuer votre route vers Dinard qui propose chaque année un festival du film britanique, aller visiter la cité-corsaire de Saint-Malo (un article lui est consacré sur ce site), faire le plein d'air iodé avec la "perle" de Cancale et ses célèbres parcs à huitres, et pourquoi pas " pousser" jusqu'à la baie du Mont-Saint-Michel.
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