Dinan

Un futur chevalier rusé...

Un jour, une religieuse qui savait prédire l'avenir annonça : " Cet enfant que vous maudissez et que vous malmenez sera un jour le plus brave et le plus honoré du royaume. Il n'aura pas son pareil sous le ciel... "

Le père de Bertrand Du Guesclin  avait promit à son fils de l'emmener à un tournoi si celui-ci lui donnait satisfaction. Bertrand promit, mais peu à peu, oublia sa promesse. Son père, alors, partit seul, Mais Bertrand décide malgré tout de se rendre au tournoi. Vêtu d'une vieille armure trouvée au grenier, il prend à l'écurie son gros cheval de labour qu'il recouvre pour la circonstance et il part au tournoi. Tous les chevaliers ont remarqué ce jeune seigneur si peu élégant, aux armes rouillées, la visière toujours baissée afin de ne pas être reconnu, et tentent de le faire tomber pour le faire partir. Mais au grand étonnement de tous, ce cavalier va faire mordre la poussière à ceux qui oseront se mesurer à lui. Bientôt, il ne reste plus en lice que deux lutteurs qui se trouvent être le père du jeune Du Guesclin face un inconnu. La lutte promet d'être féroce et chacun, tout en admirant les prouesses du jeune homme, attend avec impatience le dénouement du combat. Lorsqu'enfin l'inconnu soulève sa visière, son père est si fier qu'il lui pardonne bien volontiers ses écarts. Le soir venu, toute la noblesse fête la victoire du jeune Bertrand, vainqueur du tournoi.

Né près de Dinan en 1320 et élevé parmi les paysans, il se montre très tôt un habile bagarreur avec une âme de guerrier. Pendant la guerre de cent ans, il s'empare du château du Grand-Fougeray, et participe à la défense de Rennes assiégée par le duc de Lancastre. En 1354 il est fait chevalier et prend pour devise « le courage donne ce que la beauté refuse ». Nommé capitaine de Pontorson, il bataille plusieurs années dans la forêt de Paimpont. En 1364 il reçoit le titre de capitaine général pour la région entre Seine et Loire, puis de chambellan de France. Après un son tour de France couronné de belles victoires, il revient en Bretagne pour aider Charles de Blois, mais est fait prisonnier des Anglais. Le roi, qui a besoin de ses talents pour délivrer le paysde la présence ennemie payera sa rançon. Ses succès et sa vaillance lui valent le titre de connétable. Il meurt au cours du siège de Châteauneuf de Randon dans le Gévaudan en 1380.  S'il il souhaite être enterré en Bretagne, ses restes sont finalement ramenés à la basilique royale de Saint-Denis où il repose parmi les rois de France.

Que serait la Bretagne sans Du-Gesclin, disait-on dans les chaumières. Le souvenir du chevalier reste l'un des mieux conservé de Bretagne. Si Rennes a "jalousement" gardé sa maison, un monument est érigé à sa mémoire à Brooms à 20kms au nord de Dinan qui a aussi dédié sa plus belle place au plus grand connétable de France. En 1948, on tourne le film " Du Guesclin" qui réunit plus de huit cent Dinannais en tant que figurants, certains d'entre eux étant d'excellents cavaliers. 

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Vertige s'abstenir... pour l'époque

En 1357, la ville de Dinan est  libérée par les troupes de Du-Gesclin. C'est alors que le duc de Bretagne Jean Le Roux achète la moitié de la cité pour y faire construire une ceinture de remparts qui sera beaucoup plus tard ponctuée de tours d'artilleries. Quatre portes permettent l'accès à la ville (et une 5ème en 1620) alors que les anciens faubourgs sont détruits. En 1380, de retour d'un long "séjour" en Angleterre, il décide de reconstruire son duché. C'est à Dinan qu'il choisit de concrétiser un grand projet architectural : édifier sur les ruines de l'ancien château une tour-résidence d'une hauteur de 45 mètres permettant de voir de très loin approcher l'ennemi. "Si les niveaux inférieurs sont réservés au fonctionnement du château comme les entrepôts ou les cuisines, les étages supérieurs abritent les chambres et pièces d'apparat. Les cours intérieures mènent à des forges et à des écuries. Au sommet, se trouve un pigeonnier. La luxueuse décoration et la finesse des sculptures s'imposent comme un défi ...faisant même de l'ombre au château du roi de France...

À la fin du 16ème siècle, époque troublée des guerres de religions catholiques/protestants, Dinan est aux mains du duc de Mercœur, chef de la Ligue catholique en Bretagne qui s'empare du château et en modernise les structures. Seulement, dans la nuit du 31 janvier 1598, les troupes d’Henri IV pillent la ville et chasse le duc de Mercoeur. Retranchée dans le château, la garnison résiste. Plus de 3000 soldats dinannais vont briller par leur acte de bravoure. En 1703, pendant la guerre de Succession d’Espagne, les bureaux de la Guerre et de la Marine entament un programme de restauration du Château de Dinan dans le but d’en faire un vaste centre de détention pour les soldats et marins capturés par la flotte française...dont de nombreux anglais. A la Révolution Française, le château devient une prison militaire, puis une prison de droit commun jusqu'en 1904. Deux ans plus tard, la ville rachète le château pour y installer un musée d'archéologie et de sciences naturelles, mais le lieu, peu propice à la conservations des objets, se mue en un autre musée, ethnographique, celui ci. Il renferme jusqu'à ce jour les pièces et documents historiques collectées dans les communes des bords de la Rance qui valorisent d'avantage le château pour en faire un haut lieu historique et culturel. Il est aujourd'hui l'un des plus importants vestiges du Moyen-âge de Bretagne et propose des animations ponctuelles qui sont comprises dans le prix d'entrée, comme " la table (des chevaliers en herbe). Chaque mercredi et vendredi, dans les cuisines du château, les enfants de 6 à 12 ans vont pouvoir découvrir les mode de vie moyen-âgeux, les armes et armures des chevaliers et participer à des jeux sur les produits alimentaires, tout en admirant la vaisselle utilisée à l'époque. La visite se poursuit dans la tour d'artillerie où les " apprentis chevaliers" vont pouvoir rêver devant l'architecture militaire médiévale et découvrir les armes guerrières. Et cerise sur le gâteau, ils pourront même construire leur propre maquette de la tour et ramener ainsi un joli souvenir à la maison. 

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Deux versions pourraient expliquer l'origine du mot Dinan, pour certains din " forteresse" ou "fortin" en Breton, suivi du suffixe "An" : signifie donc " Petite forteresse"... sans doute avant que ne soit construite la forteresse de 45m... Une autre version, plus mythique celle-ci, mais en Bretagne, c'est comme ca! le nom proviendrait du mot gaulois " Dun" désignant une colline d'où l'on protégeait la ville, avec l'aide de Ahna, déesse protectrice et gardienne des morts. La proximité de plusieurs cités gallo-romaines pourraient être à l'origine de cette explication. 

Ralliée à la France depuis 1532, et grâce à la bravoure de ses chevaliers, Dinan est une ville qui prospère avec son temps, son artisanat, et le commerce fluvial sur la Rance qui véhicule les marchandises jusqu’à Saint-Malo.

Début XVIIe siècle, Dinan s'allie au nouveau roi de France. Comme partout en Bretagne, les mouvements religieux s'installent à Dinan et fondent ordres et couvents: (Capucins, Ursulines, Bénédictines, Dominicains, Jacobins et d'autres encore...). Les tisserands des quartiers défavorisés se consacrent à la production des toiles à voile de navires à la demande de Saint-Malo. Sur l'autre rive, la bourgeoisie s'étend, ce qui pousse la ville à agir contre l'insalubrité. 

Un siècle plus tard arrive la révolution en mode "boucherie"... je passerai donc ce chapitre qui est le même dans toute les villes de Bretagne... l'administration se réorganise et de nouvelles idées germent dans les esprits. Peu à peu, le port se fait " tout petit", l'activité n'étant plus dominante au profit du chemin de fer et des nouveaux axes routiers qui désenclavent la ville au XIXe siècle. La noblesse va s'installer et avec elle leurs villas, donnant à la ville un cachet touristique qui ne passera pas inaperçu auprès de nos voisins britanniques... ceci entre deux incendies et reconstructions jusqu'aux XXe siècle et après ses deux guerres meurtrières. 

 

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Dinan, ville médiévale au XXIeme siècle: 

Demandez ! Demandez le Journal des remparts! Il est gratuit et vous saurez tout sur l'actualité économique et culturelle du pays". Plus de 15 000 exemplaires sont distribuées principalement dans la rue, dans les commerces et les collectivités qui se donnent pour mission d'informer la population et les touristes. Le " P'tit bleu des Côtes d'Armor lui donne la réplique. 

Si vous êtes arrivés en train, un moyen bien pratique de visiter la ville est de prendre " les Dinamo" service de bus gratuit pour le voyageur, sympa! non? surtout lorsqu'on apprend que Dinan abrite pas moins de 71 monuments historiques... impressionnant pour une petite commune de 15 000 habitants. 

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Que voir? 

* le château et 2600 mètres de remparts ! qui dominent la ville et le port de plaisance. Vue magnifique le soir sous les éclairages du château. 

la tour de l'horloge : vestige du XVe siècle qui a gardé ses 45 m de hauteur, symbole de prospérité dans la ville. Une cloche offerte par la duchesse Anne y est encore. Et en plus, ... l'horloge donne l'heure ! Bande de petits veinards ! haha!  

* les places : place Du-Gesclin, place des Merciers...


* les ruelles pâvées : 

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Les " hauts de la foi :

l'église Saint-Malo, rue de la Boulangerie...histoire de vous mettre " sous le nez" une bonne odeur de bon pain chaud comme la Bretagne sait le faire! De style gothique et Renaissance, elle renferme de beaux vitraux et un orgue anglais aux tuyaux polychromes

* l'église du couvent des Cordeliers, rue de la Lainerie, là, c'est pour vous tenir chaud l'hiver... du XIIIe siècle, rénovée au XVe siècle. Le couvent adjacent abrite maintenant un établissement d’enseignement. Le portail aussi est d'époque. 

la basilique Saint-Sauveur :  abrite le cénotaphe du cœur du connétable du Guesclin. 

des chapelles et des couvents (bénédictines, dominicaines, ursulines etc...)

* l'abbaye :


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des maisons qui ont une histoire : maison du Gisant, maison du gouverneur, maison de la Rance, maison de la harpe Celtique

* des rues animées : la rue du Jerzual relie le port au centre-ville, mais attention si vous êtes à pied ! Ça grimpe dur! Y en à qui ont essayé... Et ils ont pris le bus ! Tandis que d'autres ont pris leurs jambes et leur courage pour participer à la course à pied la plus célèbre de la région le " défi du Jerzual" maintenant, c'est à vous de choisir... , la rue du petit fort est à voir aussi 

* le jardin anglais : offre un joli panorama sur la Rance. 

* les hôtels particuliers de la Renaissance 

La gare de Dinan abrite deux mosaïques représentant un plan de la ville et une carte des chemins de fer, classés monuments historiques. A l'instar d'autres bâtiments administratifs, son architecture témoigne du mouvement néo-breton de l'Ar Seiz Breur, courant artistique en vogue pendant l'entre-deux-guerres, créé par un groupe d'artistes bretons, précurseurs de l’art celto-breton moderne.

* le port de plaisance 

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Des musées, pour les jours de pluie...

* le musée de Dinan raconte à travers les arts l'histoire de la ville et du pays de Dinan depuis l'antiquité à nos jours.* le musée du rail retrace l'histoire du chemin de fer de la région à travers des maquettes, costumes locaux, et affiches, le tout dans un décor local. 

le musée Yvonne Jean-Haffen expose les œuvres de l'artiste, grande collection de tableaux et de dessins 
le musée " Remember 1939-1945 présente 6000 objets vestiges de la deuxième guerre mondiale: pièces d'artillerie, uniformes, véhicules et reconstruction d'un blockhaus. Évocation de la Résistance.

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Personnalités nées à Dinan :

Des chevaliers : 
Bertrand Du Guesclin chevalier et connétable de France

Des officiers :

la Veuve Brulon: 1re femme à recevoir la légion d'honneur

*Adrien Joachim Demametz: officier de marine, pilote aux côtés de " La Pérouse" sur l'Astrolabe puis sur " la Boussole" 

Jean-Yves Denoul sénéchal royal 

*Auguste Pavie : explorateur


Des politiciens :

Danielle Mitterrand : épouse du président François Mitterrand, scolarisée au collège Roger Vercel

* René Pleven: homme politique, président du Conseil, plusieurs fois ministre, essayiste. L'hôpital de Dinan porte son nom.

Jean Gaubert : député, actuel médiateur national de l'énergie

Des écrivains : 

François-René de Chateaubriand: écrivain, a étudié au collège de Dinan.

Roger Vercel: écrivain, prix Goncourt, un collège public de la ville porte son nom.

Mathurin Monier: historien du pays de Dinan

Des artistes : 

Théodore Botrel : barde et chansonnier, né à Dinan.

* Jean Rochefort (1930-2017), acteur, a passé une partie de son enfance à Dinan.

* Yvonne Jean-Haffen: peintre

Claudine Loquen  peintre et sculptrice.

* Da Silva: chanteur

* Henri Kowalski compositeur 

Des sportifs: 

Christophe Revel: footballeur

* Lionel Rouxel: footballeur 

Benoît Salmon: coureur cycliste 

Christian Levavasseur: coureur cycliste

Edwige Pitel: championne cycliste.

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