L'alphabet du marin en herbe (en cours)
A :
Abers : Aussi appelé "ria" en Finistère : Quand un bras de mer pénètre dans les terres pour aller rejoindre une rivière, un estuaire se forme. Souvent marécageux, ils fournissent un refuge aux oiseaux marins et autres échassiers (aigrettes, hérons...), ou un mouillage apprécié aux bateaux de plaisance, comme la ria du Conquet. La pêche bénéficie aussi de ses vaguelettes salées et iodées.
Ancre marine :
Les premières ancres, utilisées par les égyptiens datent de l'âge de bronze. Anciennement constituées d'un sac de sable ou d'une simple pierre retenue par une corde, il faut attendre le 18e siècle pour qu'elles profitent de l'âge de fer. En créant une force opposée à celle du bateau, l'ancre enfouie dans le sable le stabilise. Permanente ou temporaire, elle est choisie en fonction de son poids, de sa taille, de son alliage ou de sa forme, en fonction de l'embarcation à laquelle elle est rattachée. Il en existe plusieurs sortes :
° plate pour les estuaires et vasières
° soc de charrue pour voiliers de fort tonnage
° à pelle concave (verge creuse et en pointe), la plus efficace selon les usagers
° à grappin : dans les fonds marins recouverts d'algues, ou flottante pour les jours de grand temps.
Archipel : Voilà un nom qui fait rêver aussi bien les marins que les terriens à l'évocation d'un ensemble d'îles et d'îlots, habitées ou non. Combien de Robinsons s'y sont laissés prendre ! En Bretagne, si certains archipels ont gagné la réputation d'être "exotiques", comme les " sept îles sur la Côte de granit rose et son "jardin fleuri" de Bréhat, ou le Golfe du Morbihan et son festival nautique annuel, d'autres, vivent au jour le jour l'activité de la pêche, à jamais auréolés de légendes d'antan: comme les îles du Pays d'Iroise (Ouessant, Molène, Sein)
B :
Balise : points de repèrage, fixes ou flottants placés sur l'eau, dans le but de signaler aux bateaux un danger éventuel, elles peuvent aussi montrer le chemin d'accès au port ou vers un abri. (Les bouées, tourelles, espars sont des balises.)... on est en droit de se demander si le mot" Baliser : s'inquiéter, avoir peur, a un quelconque lien avec le mot "balise". Quoi qu'il en soit, la balise représente soit une limite à ne pas franchir, ou au contraire, à passer si c'est dans l'autre sens.
Bisquine : Aussi appelé " la Cancalaise": cet ancien bateau corsaire à voile est traditionnellement utilisé pour le draguage des huîtres de Cancale après avoir longtemps pratiqué la pêche au chalut.
Brume : Ca bien-sur, tout le monde sait ce que c'est, mais l'avez-vous déjà vécue? L'herbe d'or de Pierre-Jackez Hélias raconte l'histoire d'un bateau de pêche, qui, parti en mer malgré les avis de tempête, reste bloqué pendant quatre jours dans une brume opaque. Je vous laisse imaginer... D'autres navigateurs l'on vécu plus longtemps encore.
En balade un jour dans la "Baie des Trépassés" à la Pointe du Raz, je lisais un livre quand, en relevant la tête, je ne voyais plus rien, comme perdu au milieu d'un nuage... la sensation est impressionnante, je vous assure qu'il y a de quoi croire au fantômes... je crois que j'étais au bon endroit pour cela...
C :
Cap - Horn : Cap situé dans l'archipel de la "terre de feu" chilienne. Passage obligé des grandes courses de voiliers, c'est l'un des plus difficiles et des plus dangereux au monde. Il est, aujourd'hui, dévié par les navires de commerce; on comprend bien pourquoi... Le Cap-Horn, bien-sur, n'est pas en Bretagne, mais le nom a été adopté par bon nombre d'établissements bretons (bars, restaurants, campings, compagnies maritimes, musées, et même un centre de réadaptation...
Chenal : le chenal peut-être une voie d'accès au port ou vers une zone de mouillage appropriée. Une bouée (balise) est aussi appelée un chenal.
Clapotis : Bruit léger provoqué par les ondes des vagues qui s'entrechoquent ; c'est aussi le bruit du contact de l'eau avec un bateau, amarré au port, qui attend patiemment l'heure du prochain départ
Courants : Lorsque l'eau de mer se déplace, elle subit l'influence du vent, du sel, de la profondeur de la marée, ou du ressac. On parle alors de courants, souvent contraires, ou " croisés" qui se heurtent entre eux, pouvant aussi former des tourbillons (ex : rail d'Ouessant en Bretagne). D'autres facteurs peuvent interagir, comme la direction changeante du vent, la température de l'eau ou de l'air passant d'un anticyclone (chaud) à une dépression (froide). En Bretagne, si nous apprécions notre excellent climat océanique, le golf-stream; jouant un rôle de "coupe vent"; il peut aussi constituer un obstacle à la navigation puisque sans le vent, les voiles s'avèrent inutiles !
D :
Déferlante : se dit lorsque la houle porte avec puissance les ondes des vagues pour en faire un rouleau écumeux. Si elle peut constituer un danger pour la navigation, les surfeurs, eux, en raffolent puisque c'est cette même vague qui leur permettra de remonter et de retrouver un équilibre. Il y a aussi cette expression bouddhique que je trouve très parlante : "surfer sur les difficultés"... Plus facile à dire qu'à faire, j'en conviens...
E :
Ecume :
Le déplacement de l'eau de mer, combiné à l'action du vent et des vagues produisent à la surface de l'eau une écume blanche et cotonneuse, ressemblant à du savon. Ici, en Bretagne, des grand-mères attachées au passé et aux légendes d'antan y verraient avec nostalgie l'oeuvre d'une dentelière aujourd'hui trépassée; ou évoquerait le souvenir des lavandières. Mais la mer n'est-elle pas elle-même une artiste de talent, qui choisit pour "atelier", les endroits les plus rocheux, souvent ponctuées de grottes souterraines. Que ce soit à la Pointe du Raz en Cap-Sizun, la côte sauvage de la baie de Quiberon, Ploumanac'h sur la côte de granit rose, ou encore la presqu'île de Kermorvan en mer d'Iroise, pour ne citer que quelques-unes de nos pépites marines, la Bretagne est riche de ces spectacles à ciel ouvert, et totalement gratuits.
F :
Flotter : Vous connaissez tous le principe d'Archimède : “tout corps plongé dans un liquide subit une poussée verticale vers le haut (celle de l'eau) égale au poids du volume de liquide déplacé”. Sur la mer, c'est un peu plus compliqué ! Quand la météo s'en mêle : la force du vent, des vagues, des courants parfois contraires, bref les caprices de l'océan peuvent vous faire vite oublier les repères fixés au départ. Le manque de visibilité, la fatigue aidant auront vite fait de prendre le dessus, votre réactivité sera à rude épreuve! et là ce n'est plus un jeu... Avant le départ, assurez-vous toujours que :
* Votre embarcation tient la " route" et a été soigneusement testée avant toute activité nautique
* Que tout matériel, appareillages, soit reconnu par des professionnels
* Si vous avez le moindre doute sur vos compétences en navigation, l'entraînement, et pourquoi pas un stage ne sera jamais superflu. Mieux vaut prévenir que ... d'être ramassé à la " petite cuillère" sur une crique abandonnée...
G :
Golfe : Un golfe est un bras de mer qui s'avance dans les terres. Souvent ponctué d'îles et d'îlots, il permet une navigation de loisir et fournit donc un excellent terrain d'apprentissage, du moins est-ce le cas pour le golfe du Morbihan. Ses îles: Arz, L'île aux Moines, Boëdic, etc., son parc naturel, ses sites archéologiques (cairn de Gavrinis, mégalithes de Lochmariaquer , en font un site privilégié pour des vacances en famille. Le Golfe de Gascogne, lui, relie Concarneau à l'Espagne.
Gardez le cap !!! Chaque océan a ses humeurs et ses propres règles à ne jamais déroger sous peine de danger. Mais un bon bateau et surtout un excellent capitaine qui apprend de ses erreurs peut faire la différence... clin d'œil à nos marins et navigateurs bretons : Eric Tabarly, Olivier de Kersauzon, Michel Desjoyaux, Loïc Peyron, etc. sans oublier tous ceux qui ont ouvert la voix : Surcouf, La Pérouse, Victor Ségalen, Dugay-Trouin, et tant d'autres....
H :
Habitat : En Bretagne, les oiseaux trouvent toujours un endroit où se nicher. Les huîtres, les ormeaux, les moules s'accrochent à leur rocher. Dans les eaux froides les poissons se "réchauffent" dans le corail. Le Bernard-Lermitte se cache dans les bigorneaux dont il vole les coquilles. Les méduses se laissent porter par les premières vagues où elles marquent leur territoire. Les couteaux s'enfoncent dans le sable. La bruyère s'habille de rose à la Pointe du Raz pour le plus grand plaisir des touristes. Le pêcheur de Douarnenez utilise encore des méthodes ancestrales. Au Pays breton, tout est refuge, habitat, patrie. C'est comme ca depuis des millénaires, et c'est ce qui la rend authentique.
I :
Iodé : L'iode se trouve en grande quantité dans le sel de mer, les poissons ou les algues. Transportée par le vent du large, c'est une vraie cure de santé pour les petits veinards comme nous qui vivons près de la mer. Très efficace pour la peau, les cheveux, et pour une bonne santé générale, elle est utilisée en cosmétiques. Le crachin brestois, riche en iode, est un excellent bienfait naturel.
Iles : En Bretagne, elles sont assez nombreuses : Très accessibles dans le golfe du Morbihan, elles le sont moins en Finistère : Molène, ou sein, plus concentrées sur l'activité de la pêche ou/et sur les sauvetages en mer, ont souvent peu de temps à consacrer au tourisme, même si elles y travaillent. Quant à Ouessant, en mer d'Iroise, son " rail" célèbre et meurtrier nécessite de solides connaissances techniques pour être franchi en tant que plaisancier. Prendre les ferrys est hautement conseillé !!!
Illusion : Les premiers navigateurs qui manquaient souvent de nourriture ou se perdaient en mer pouvaient être victimes d'hallucinations : les sirènes en savent quelque-chose... Lorsque le bateau approche de la terre, il ne perçoit d'abord qu'une ombre, puis des formes et des couleurs, et enfin des reliefs... illusion puis réalité. Pour certains, les rêves idéalisent la réalité, le marin ne le sait que trop! mais l'inverse est possible aussi, quand mère nature revêt sa tenue d'apparat... l'illusion, c'est le rêve...
J :
Jardin de la mer, les algues : Trop nombreuses pour être citées ici, cinq grands groupes d'algues ornent les fonds sablonneux et les vasières bretonnes:
Les macro-algues :
° Les laminaires : telles des feuilles découpées en lanières au bout d'un longue tige.
° Les saccharines : fixées par un pied robuste, sortes de feuilles d'aspect caoutchouteuses, fripées et gaufrées
° Les stipes : longs rubans bruns/verts lisses et luisant
° Les padines : aussi appelées " queue de paon" ou encore " champignons de mer": bandes concentriques de couleur claire
° Les varechs ou Fucus : sorte de feuilles de "chêne" gélatineuses revêtues de ses "glands" jaunes-verts.
Les micro-algues : plus variées et de petites tailles : laitue de mer, pelvéties, haricots de mer, sargasses et beaucoup d'autres. Si certaines micro-algues sont souvent responsables des intoxications alimentaires, ingérées par les bivalves (surtout les huîtres), la plupart des algues bretonnes sont utilisées en cosmétique, pharmacologie, dans l'industrie, ou dans l'ago-alimentaire pour leurs vertus médicinales:
* Le Varech : aussi appelé goémon : riche en sels minéraux, oligo-éléments, fibres et vitamines, le varech est utilisé en parmacologie pour ses propriétés anti-rhumatisantes, laxatives et anti-inflammatoires. Il entre dans la composition des farines animales, de l'encre et de la peinture.
* Le haricot de mer, sorte de liane "boutonneuse" riche en vitamine C, en magnésium, en calcium, et en potassium. Une fois coupé en lamelles, il ressemble à des haricots verts. Il peut être mangé en salade ou comme légume accompagné de viande ou de poisson.
* La laitue de mer: riche en calcium, stimule le système immunitaire, comble les carences en fer, purifie le sang, équilibre la flore intestinale, réduit l'acidité, et renforce les os. Rien que ca !!!
K :
Kayak : Si vous avez un peu peur de vous lancer sur la mer, la Bretagne a pour vous une solution toute douce : le Kayak en rivière... mais chez nous, qui dit rivière dit aussi bras de mer. Il n'est donc pas rare qu'une " rivière " s'imprègne du sel de mer et soit animée de petites vagues. Si vous n'avez pas trop d'expérience sur un bateau, certains kayac destinés aux débutants offre un confort idéal : les pieds bien calés, le dos bien droit à la paroi de métal, vous serez ainsi à l'aise pour pagayer en douceur, tout en vous habituant aux ondulations d'une houle légère. Quand le temps est ensoleillé, mais pas trop, accompagné d'un vent léger, l'expérience tourne vite au plaisir. La plupart des centres nautiques proposent cette activité. On pourrait même vous suggérer de participer à une régate. Pour l'avoir expérimenté, je recommande entre'autres le Kayac sur l'Aven (22) qui offre une bonne stabilité sur l'eau.
A propos, la régate, je l'ai faite (en canoë) il ya longtemps avec ma meilleure amie de l'époque... et vous savez quoi? nous avons gagné! ... ou presque! la grande confiance que nous avions l'une dans l'autre nous a fait prendre quelques risques, c'est vrai, mais nous sommes arrivées premières ex-aequo... pourquoi ex-aequo? parce que le canoë qui nous talonnait a eu l'audace de pousser le notre avec sa rame lorsque nous avons passer la dernière bouée... Pas sympa! mais pour nous, nous avions quand même gagné! héhé!
L :
Lumière, lueur : Une des choses qui rendent la Bretagne si spéciale est sa lumière. Sur la plage, et même en ville, dés l'apparition des premiers rayons de soleil, la luminosité est importante. Il n'est pas rare chez nous d'accueillir le printemps avec les lunettes de soleil déjà sur le nez. Depuis le lever de soleil jusqu'à la disparition des derniers rayons, elle change en permanence, offrant au pêcheur sur sa barque un panel de lueurs empruntée aux couleurs d'un arc en ciel imaginaire qui se reflète sur la mer. Et si, parfois en hiver, les nuages noircissent, auréolés de blanc, transcendés de lumière, c'est que le soleil est quand-même là, tout simplement, à nous faire des clins d'oeil. (texte rédigé en observant le ciel depuis ma fenêtre)
M :
Marée : Selon Newton, "La force d'attraction sur les océans dépend des alignements de la lune, du soleil, et de la terre dans l'espace. Les marées sont liées à l'attraction du soleil, mais surtout à l'attraction de la lune. Quand la lune bouge, le bourrelet d'eau suit la lune. Et quand la lune et le soleil sont alignés, l'attraction est alors bien plus forte, donc les marées le sont aussi. »
En Bretagne, le ressac freine sa progression, en modifie la force, ou incurve son cours. Les vagues peuvent alors être ralenties ou accélérées, selon la profondeur de l'eau et l'aspect du littoral, c'est ce qui donne aux côtes bretonnes sa nature sauvage. Avantage ou inconvénient? Chacun y trouvera une réponse en fonction de ses besoins. Mais si vous me permettez cette petite incartade... j'entends d'ici Moby Dick se marrer...comme une baleine en observant du coin de son oeil légendaire quelques touristes plaisanciers quelque peu...empotés. La mer a ses propres règles. Les offices de tourisme sont là pour vous renseigner, pensez-y ! (Voir aussi la page : marée observée, vie protégée)
Marnage : ou amplitude, différence de niveau entre la marée haute et la marée basse : basse-mer / haute mer. Encore plus flagrant lors des "grandes marées" en Bretagne.
Mouillage : endroit privilégié pour amarrer un bateau, le long de la baie, à l'abri des courants et du vent.
N :
Naviguer, Nautisme : La pratique du nautisme débute en Angleterre au XIXe siècle, un privilège que seuls les gens riches peuvent s'offrir. C'est seulement après la seconde guerre mondiale que cette pratique s'ouvre à la jeunesse (classes de mer, stages de voile, et plus tard, les premiers hôtels-clubs qui proposent dans leur forfait nombres d'activités sur la mer, ce qui a pour effet, d'attirer aussi les familles. Dans les années 60/70, le développement touristique "voit" dans les écoles de voile une belle opportunité de mettre en valeur les côtes bretonnes et les stations balnéaires. Le secteur étant soutenus financièrement par les pouvoirs publics et associations locales, les bateaux à voile, de pêche, ou à moteur acquièrent plus de puissance et de solidité, pour plus de sécurité.
Les années 80 font preuve d'originalité en créant des variantes : jet sky, planches à voile, surfs, parachute ascensionnel, et de façon générale tout ce qui peut flotter et créer plaisir et adrénaline sur l'eau. Parallèlement, les chantiers navals développent la navigation de plaisance, trouvant dans la location une réponse pratique et plus accessible à tous. Aujourd'hui, vecteur dans l'art de la compétition, du sport, ou des loisirs, le nautisme en Bretagne est une "perle noire" qui a de l'avenir, une star à la portée de tous.
O :
Oiseaux marins : Qui n'a jamais lâché-prise en regardant planer un goéland épris de liberté qui se laisse porter par le vent pour évoluer ? qui n'a jamais "sauté" sur son appareil photo lorsque, sur l'estran, des dizaines de mouettes rieuses s'envolent en même temps sur un coup de "sifflet" du vent? saisir l'instant présent s'avère alors difficile... c'est du vécu! et les mouettes "rieuses" se marrent bien... au dessus de la marée! Oui, je sais, j'aime bien jouer avec les mots... Qui n'a encore jamais admiré la majesté du grand-cormoran, ses grandes ailes noires déployées, en équilibre sur un pilier de bois de 10 cms de large? Qui n'a jamais voyagé dans sa tête en croyant que le macareux, sorte de pingouin au bec rouge arrivait tout droit de l'Antarctique... et ben non, il est breton! Et qui ne perdrait pas toute notion du temps devant la grâce d'une aigrette blanche? En cela, comme pour tant d'autres choses la Bretagne est une magicienne... mais que dis-je, une bonne fée !
P :
Phare : Avant l'apparition des premiers phares, les marins voyagent le long des côtes. Le développement du commerce maritime entraîne une prise de conscience. Il faut anticiper le naufrage. 300 ans avant J.C, sur l'île de Pharos en Égypte, est érigé le premier phare au monde, celui d'Alexandrie. Au XVIIIe siècle, apparaissent les premiers phares à charbon... mais si le vent éteint le feu... hum! pas terrible. Un siècle plus tard, la lentille de Fresnel offre une plus grande sécurité et moins d'entretien. Il existe trois sortes de phares : Enfer (en mer dans les lieux dangereux et tristement réputés pour leurs naufrages passés), purgatoire (en mer dans des zones moyennement dangereuses) et paradis : généralement à terre. On confiait la noble tâche de gardien de phare "Paradis" aux "vieux loups de mer" retraités qui avaient fait leur preuves dans la marine. A proximité, on édifiait une maison pour y établir la famille. (Voir aussi la page : phares Bretons pour la vie)
Q :
Quais : évoquer les quais, c'est faire souvent un bond dans le temps, quand, lourdement chargés de caisses de poissons, on attendaient l'arrivée des mareyeurs pour la vente aux enchères. Ils évoquent aussi le temps des Penn's Sardines de Douarnenez en partance pour l'usine à poissons, ou profitant d'un peu de temps libre pour ravauder les filets des pêcheurs. Les quais, c'est aussi des milliers d' "Au revoir", mais des adieux aussi ; combien de tristes nouvelles au retour de la campagne de pêche, lorsque la voile noire était hissée en silence...les mots alors n'étaient d'aucun secours. Mais heureusement, la joie des retrouvailles rythme aussi la vie des marins et de leur famille et amis...dans l'attente du prochain départ. Au bout du môle, se tient le phare, symbole de courage, qui rappelle la nécessité de tenir tête aux humeurs océanes.
Quiétude : Comment évoquer la Bretagne sans parler de confiance dans nos racines, quand la sève ancestrale rejoint l'infini ? Ressentir la tranquillité sur la mer, tous les sens en éveil, trouver l'équilibre avec cette terre qui nous porte encore : reconnaissance éternelle à la terre-mer/mère/ nourricière qu'un jour une hermine déterminée a défendu de main de maître. Autochtone ou touriste de passage, on sent bien en Bretagne, alors on l'aime, tout simplement! et elle nous le rend bien!
R :
Radoub : Dans un port de commerce, le radoub est un bassin épousant la forme d'un navire où ces derniers sont amenés pour y être réparés. Le port de Brest compte plusieurs radoubs.
Raz : désigne un courant violent dans un passage étroit. La Pointe du Raz en Finistère en a hérité son aspect sauvage. Un raz de marée est un soulèvement de vagues de plusieurs mètres, acheminées jusqu'à terre, probablement d'origine volcanique. Un tsunami est un raz de marée.
Rempart : Voilà un mot qui nous renvoie à la période historique, à l'époque où les ports n'étaient pas bien protégés et subissaient les attaques des pirates et autres envahisseurs de pays lointains (Celtes, Normands, Espagnols, etc.) Des remparts, châteaux et fortins ont alors été construits dans la plupart des villes côtières, dominant la ville, pour faire face à qui osait s'en prendre aux navires marchands. A quelques miles de là, les bateaux corsaires étaient bien cachés pour mieux les prendre de revers: Concarneau, Brest, Vannes, Guérande, Nantes et beaucoup d'autres villes fortifiés, dites de caractères, sont partie intégrante du patrimoine breton.
Ressac : se dit quand le roulement et le bruit des vagues heurtent la falaise ou le rocher, provoquant une mousse écumeuse appelée " coton" à Belle-île, ou " laine de mouton" à " Ouessant...heu, cette dernière, je l'ai peut-être un peu inventée...
S :
Sirène : La sirène, comme un appel au loin, signale la présence du bateau bloqué dans la brume épaisse. A quelques miles du port, elle annonce l'arrivée des marins attendus de pied ferme sur le quai par les femmes qui, d'émotion, sortent déjà leur mouchoir.
La sirène de brume ou corne de brume informe les autres bateaux d'un danger : brume, brouillard
° peut avertir un autre navire " je suis à 1 miles de vous, sur babord
° on l'utilise aussi lors des cérémonies du souvenir pour rendre hommage aux marins disparus en mer
° enfin, un bateau échoué et bloqué dans la tempête est bienheureux lorsque la Snsm (société nationale des sauveteurs en mer) signalent leur arrivée à coup de sirène. Ouf! les secours arrivent!
Dans les îles, des femmes mi humaines mi-poissons, héroïnes de nombreuses légendes peuplent les rêves des enfants... mais aussi des Robinsons, et encouragent les efforts des marins... la terre approche!... mais attention! ces sirènes là ont aussi la réputation de vous perdre en route... Du temps de la royale, plusieurs frégates armées d'une bonne trentaine de canons portent le nom de " la Sirène". L' "Hermione", célèbre navire-école charentais, souvent de passage à Brest, ne quitte jamais le port sans faire retentir, après son "coup" de sirène, quelques coups de canons en souvenir du bon vieux temps.
T :
Teintes : Dans certaines zones du monde, on dit que le lagon peut revêtir jusqu'à 5 couleurs. Il en est un peu de même dans certains coins de Bretagne (Belle-île, Crozon...). Mais savez vous ce qui donne à la mer ces teintes parfois irisées? tout simplement le reflet du soleil, du ciel et de ses nuages, associé au degré de transparence de l'eau qui permet, ou non, d'apercevoir les fonds sous-marins. Pour bien comprendre, citons deux exemples extrêmes: Au Moyen-orient, la mer rouge est le résultat des sublimes couchers de soleil visibles dans cette partie du monde. A l'inverse, le "pot au noir" ainsi nommé par les navigateurs de passage, porte bien son nom : au niveau de la zone du tropique de l'équateur (Guinée équatoriale), l'intensité des nuages noirs zébrés d'éclairs, de la brume opaque, et de l'absence du vent, rend la mer si noire que l'on se croirait en enfer, sensation qui peut durer plusieurs jours. Mais en Bretagne, quand la lune et les étoiles brillent sur l'eau, se mêle un discret parfum de légende qui rend ces instants si magiques.
U :
V :
Le vent: En raison de la rotation de la terre, celle-ci est chauffée de façon irrégulière par le soleil, ce qui déséquilibre les masses d'air, créant ainsi des températures variables et humides : hautes pressions ou basses pression. Ces forces créent des "frictions" entre-elles. On parle alors d'anticyclone et de dépression. Concrètement, lorsqu'une masse d'air chaud (anticyclone) va à la rencontre d'une masse d'air froid, l'air se rafraîchit et crée une dépression qui peut être responsable de tornades, tempêtes, accompagnées de pluies glacées. Sous l'action d'une force d'inertie appelée force de coriolis, le vent tournera dans un sens ou dans l'autre (effet de tourbillon).
En Bretagne, le nom des vents correspond aux points cardinaux : Les quatre vents principaux sont : Gwalarn (Nord-ouest); Kornog (ouest), Gevred (le suroît-sud est), Biz, le Noroîs-nord-est). Les quatres autres points cardinaux sont : Mervent (Sud-ouest), Su (sud) , Reter (est), Norzh (nord)
Voile :
Aux temps anciens, pour faire avancer un bateau sans être dévié par la force du vent et des courants... ou le moins possible, les pagaies étaient nécessaires. Dans les régions rurales et fluviales, le halage par un animal relié par une corde était pratique courante. Ce n'est que bien plus tard que l'utilisation d'une peau de bête, avant l'apparition du lin, fut adoptée pour faire avancer l'embarcation sous l'effet du vent. Il en résulte d'un côté, les grandes découvertes des explorateurs pendant leurs voyage, et de l'autre, l'expansion du commerce maritime.
Il existe aujourd'hui plusieurs types de voiles :
1- les voiles dans l'axe du navire, dites auriques, de forme trapézoïdales. Ex. sur des goélettes de 2 à 5 mâts.
2- les voiles carrées, perpendiculaires à l'axe du navire; sur des bricks ou 3 mâts carrés.
3- Les voiles latines : de formes triangulaires : souvent sur des voiliers de petites tailles ou certains bateaux de pêche.
Voyage au long cours : fait d'abord référence aux premiers navigateurs qui franchirent les océans dans des conditions extrêmes. Suivre leur emprunte, leur parcours, c'est faire preuve du même courage, mais sur des bateaux aujourd'hui plus sécurisés. Imaginez-vous un instant sur un voilier en bois grinçant et geignant sous le poids des vagues, en pleine tempête... s'ils revenaient à la vie, Surcouf, Jacques Cartier, Dugay-trouin et d'autres encore en auraient beaucoup à nous apprendre.
W :
Water Gate ! il ne s'agit pas ici du scandale politique américain, mais juste d'un petit jeu de mots... Le département le plus investi dans la cause océane, c'est bien le Finistère qui, en Breton "Penn ar bed" signifie "Fin de la terre" "Fin du monde??? " Pas du tout!!! bien au contraire! " Fin d'une terre...avant l'Amérique"... Mais dans l'autre sens, c'est aussi un "début" ou plutôt une " porte" sur le monde. Finistère signifie donc aussi " la porte sur l'univers" ... joli, non ? et là, on est bien loin du scandale!!! Opération "Porte ouverte" sur la mer/terre, sur la terre-mer ou sur la terre mère. Vous avez le choix !
X :
Y :
Yachting :
Ici on entre dans la catégorie " bateaux de luxe". Si certains alimentent les rêves de star des jeunes filles, d'autres, plus sportifs, font germer des vocations de type " Vendée Globe", " La Route du rhum" "America's cup" et pourquoi pas un "Tour du monde en solitaire". Que ce soit un catamaran, une goélette de croisière, ou un 3 mâts à voiles, le yachting est un must incontournable du tourisme breton. De plus, il y a certains avantages à louer votre bateau:
* Les frais de l'achat du yacht sont amortis par les frais de location
* Le loueur n'est pas tenu de payer la taxe (tva) de l'UE
* Votre chiffre d’affaires de location est compensé par les déductions des frais d’exploitation, l’amortissement et la déduction des intérêts.
Si c'est pour votre propre usage:
* le yacht préserve votre vie privée et évite les frais d'hôtel. Vous pouvez aussi recevoir vos amis en toute intimité.
* Il offre du rêve et une grande liberté d'action quant au choix de la destination.
* des agences de location peuvent vous proposer les services d'un cuisinier/serveur à bord.
* le nautisme en plus : jet-ski, planches à voile, piscines, sont sur demande à disposition.
* si le must de posséder un "bureau flottant" vous anime alors faites vous plaisir.
* Et cerise sur le gâteau... de mariage. Une opportunité pour une belle cérémonie sur les flots.
Z :
Zef: A Brest, au temps où la marine faisait vivre la ville, les marins parlaient un langage bien à eux appelé le "ti'zef " sur la rive gauche du pont de Recouvrance, et le Yannick, sur la rive droite. "Zef" est issu du nom Zephyr, dieu du vent brestois, connu sous la forme d'un jeune homme aux ailes de papillons.
Voilà, cette liste est bien sûr non exhaustive, les mots de la mer étant très nombreux. Pour les lettres U et X, et bien je n'ai pas encore trouvé héhé! mais si vous avez des idées, je suis preneuse.
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