Saint Malo : une couronne de pierre sur les flots

Avez-vous déjà vu une hermine tout de blanc vêtue se promener à pattes de velours sur les remparts de la ville?? Ce courageux animal Breton qui orne le blason de la ville de Saint Malo, laisse fièrement flotter au vent son écharpe mouchetée. Des deux côtés, deux dogues féroces rappellent ceux qui protégeaient la ville des pillages sur le port,  depuis le couvre-feu jusqu'au levé du soleil. 

 La fabuleuse histoire d'un rocher :

Vers 80 avant J-C, des Gaulois arrivent à l'embouchure de la Rance, sur un promontoire abrité par la falaise, et fondent la cité d'Alet. Artisans, bardes, et paysans pêchent, récoltent le blé et travaillent le métal. Mais au fil des siècles, les invasions nombreuses font fuir la population qui se réfugient sur l'îlot voisin, dans la plaine de Canalch. Vers l'an 1000, débarquent des religieux, dont le moine Maclow qui va réorganiser l'évêché, fondant ainsi des prieurés et des monastères dans la zone rurale. Pour plus de commodités, les paysans changèrent le nom de Saint Maclow en Saint Malo, ainsi fut baptisé l'îlot. Jusqu'au moyen-âge, ce lieu est le décor de fêtes religieuses et pèlerinages : Celui des 7 saints, le Tro Breizh, invitait les fidèles à faire le tour de l'Armorique en visitant les tombeaux des fondateurs des 7 évêchés. Mais au 14ème siècle, les relations avec l'évêché se dégradent : celui-ci imposent aux commerçants des taxes de plus en plus lourdes et refusent d'effectuer des travaux destinés à protéger la ville. C'est la révolte. Le duc de Bretagne soutient pendant un temps les Malouins, mais " change son fusil d'épaule" de peur de déplaire au roi de France. Quant au nouvel évêque, il fut chassé de la ville 50 ans plus tard. C'est à cette époque que débute la " guerre de 100 ans" qui oppose la France à l'Angleterre mais aussi... la Bretagne et la France. C'est ainsi que le duc Jean VI, accusé de trahison, doit, lui aussi, quitter la Bretagne et s'allie aux Anglais?; mais leur attaque sera brillamment repoussée par les Malouins. A son retour d'Exil, il fait construire les forts avec ses remparts et la tour Solidor,  dans le but d'encercler la ville. Les habitants résistèrent longtemps, mais peu à peu privés d'eau et de nourriture ils capitulent pour se rallier à la France. St Malo devient une ville française en Armorique. En récompense, le roi de France autorise l'exonération des taxes d'entrée et de sortie de la ville, qui permettront au commerce de se développer. 

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Au 15ème siècle, en remerciement de l'aide Bretonne apportée lors de la bataille d'Azaincourt, le roi de France restitue la ville de Saint Malo à la Bretagne. En 1491, le mariage d'Anne de Bretagne et de Charles VIII, puis avec Louis XII 40 ans plus tard, réconcilie la Bretagne et la France. Saint Malo devient l'une des principales cités portuaires. Et devinez qui est revenu à Saint Malo? Les Anglais, bien sur?!  ... car ils ont besoin de nos toiles de lins pour faire des cordages et des voiles pour leurs bateaux. On vend aussi des fourrures et de la laine. Des confréries d'artisans et de commerçants voient le jour. En 1534, Jacques Cartier ouvre la voie aux navigateurs et armateurs Bretons désirant s'installer au Labrador et à Terre-neuve pour mener à bien leur trafic de fourrures. De même, le commerce maritime avec les pays méditerranéens contribue activement à assurer la prospérité malouine. 

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Au XVIe Richelieu, qui souhaite fonder une marine royale, aide la population a construire des chantiers navals à Saint Malo. En 1616, Nicolas Frotet de la Bardelière ouvre la route des Indes. C'est un succès?! Colbert fonde alors la compagnie des Indes orientales en 1664, et la compagnie royale des mers du sud en 1700. La route de la Chine fait aussi son entrée dans cette grande épopée de la flotte commerciale. 

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Saint Malo est aussi connue pour son époque corsaire.  A la fin du 17ème siècle, la marine royale devenant trop onéreuse, les bateaux se livrent à une nouvelle activité : la course... contre l'ennemi. Nos marins malouins, ainsi bien entrainés et prêts à tout, trouvent grâce auprès du roi Henry IV; et plus tard de Louix XIV; qui leur donne des navires armés?; et même des frégates royales?; avec pour mission d'attaquer les bateaux de l'ennemi Anglais?! C'est ainsi que Saint Malo, menée de main de maitre par Duguay Trouin, gagne sa réputation de première cité corsaire de France.

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Au début du XVIIIe siècle, l'écossais John Low, fondateur de la nouvelle compagnie des Indes, crée une banque avec son système financier, mais aussi le premier billet de banque, qui vont fortement déstabiliser la position Malouine au profit des grandes villes concurrentes : Brest, Nantes, Lorient. Malgré quelques courses effectuées avec brio pourtant menées par Surcouf, et aussi des expéditions de négoce, Saint Malo ne parvient pas à retrouver son prestige. Il faudra attendre le début du XIXème siècle pour que la ville se développe à l'extérieur des remparts : une épidémie de choléra survint tandis que les maisons serrées à l'intérieur des remparts ne laissaient pas passer suffisamment d'air. " Une couronne de pierre posée sur les flots?!" dit Gustave Flaubert.

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Des écoles, des entrepôts et des maisons d'ouvrier voient le jour. Des courses hippiques et associations sportives attirent du monde, les régates et la mer attirent les touristes. Vers 1850, s'élèvent les premières villas qui vont peu à peu contribuer à faire de l'ex. cité corsaire, une cité balnéaire réputée.... pour une période limitée... car 1914 annonce la première guerre mondiale, qui transformera les premiers hôtels en hôpitaux de guerre. La ville sera "remise à flot" une première fois dés 1918.... avant d'être rasée lors de la seconde guerre mondiale, et ses bâtiments restant, réquisitionnés par les troupes allemandes. A la libération, le 17 août 1945, les architectes malouins élèvent à nouveau les bâtiments (80 % ayant été détruits) et redonne à la ville une nouvelle jeunesse : un casino en 1956, une usine marémotrice qui produit 40% de l'électricité en Bretagne, et la pêche hauturière et côtière se développe. On voit apparaitre des ferries en 1975 et une autoroute permettant de rejoindre Rennes en 1993. Depuis 2005, le TGV s'arrête à Saint Malo, amenant avec lui son flot de touristes, pressés de lézarder sur les plages, ou d'encourager le départ de la route du rhum. 

Jouez les corsaires : 

Si vous pouvez vous libérer pendant la  3ème semaine janv. à avril où d’août à octobre, offrez-vous un spectacle naturel est grandiose, celui des  grandes marées, mais bien-sûr soyez prudent!!! et éloignez les enfants du bord!  

Si vous ne passez que la journée à St Malo, le bus tour vous emmène visiter la ville, mais si vous le pouvez, il serait dommage de ne pas voir de près les monuments historiques en profitant de leur superbe panorama depuis les remparts. Depuis la porte St Vincent, pourquoi ne pas commencer par une halte au musée de l'histoire de la ville. Traversez ensuite la place de Chateaubriand jusqu'à la poterne des normands et ses délicieuses " fenêtres" sur la mer, vous arrivez au fort, profitez de la vue à marée basse. Construit en 1689 par Vauban, il offrit à la ville une grande résistance contre l'ennemi anglais, en protégeant le port et la cité corsaire. Après un petit coup d’œil sur le palais de justice et l'école de la marine marchande, vous arrivez bientôt à la Tour Bidouane, ex tour de la cloche, dans laquelle vous pouvez monter et admirer la vue sur la pointe de la Varde et le Cap Fréhel. Ne manquez pas de saluer au passage l'un des plus célèbre corsaire de l'époque : Surcouf ... du moins sa statue. Revenez sur la maison du Québec : point de départ de l'expédition de Jacques Cartier vers le Canada. En revenant sur le théâtre, continuer tout doit sur la rue Ste Anne jusqu'à la cathédrale St Vincent. Poursuivez vers le bastion de hollande, autre point stratégique de " haute sécurité" à en juger par les canons encore visible. C'est aussi à cet endroit que 24 dogues féroces étaient lâchés au coucher du soleil... 

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Tournez à gauche pour visiter la chapelle St Sauveur, puis à droite jusqu'à la porte de Dinan. Si le temps est clair, vous aurez une jolie vue sur l'île de Cézembre, accessible par bateau à 20mn de la ville. Vous y trouverez aussi l'embarcadère pour les îles Anglo-Normandes et le Royaume-Uni. Continuez sur la rue d'Orléans jusqu'à la porte St Louis pour y visiter la Demeure de Corsaire, hôtel particulier de François Auguste Magon de la Lande en 1725, corsaire de Louis XV, directeur de la compagnie des Indes et célèbre armateur. Son histoire vous sera contée. Intéressante bâtisse qui contient également des caves sous le niveau de la mer et même un escalier caché. Les objets exposés vous donneront une idée du commerce et des échanges de l'époque : armes, coffres, vaisselle, épices. Si vous revenez ensuite vers le centre, fermez les yeux et prenez-vous pour un Malouin d'antan: en imaginant la cohue sur la place du marché et la forte odeur du poisson des halles, fraîchement arrivé du port, dans le tintement des cloches de la Cathédrales St Vincent. Les ferru d'histoire trouveront leur bonheur à la bibliothèque. Rêvez du passé sur la place aux herbes, ou parcourant la rue des merciers, la rue des bouchers, ou encore la rue des marins. 

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Vous êtes sortis des remparts, rendez-vous dans le quartier St Servan où veille encore la tour Solidor, donjon en trois parties qui surveillait la navigation. Son musée vous dira tout sur l'histoire des grandes traversées par la route du Cap Horn entre le 19ème et le 20ème siècle.  A propos, saviez-vous que c'est un Breton qui a découvert le Canada? Et oui, Jacques Cartier, natif de St Malo a son propre musée dans le manoir de Limoëlou: Celui-ci retrace la vie et le voyages du navigateur depuis la Bretagne jusqu'à sa découverte du Canada au 17ème siècle. 

Les maisons malouines (Malouinières) ont aussi leurs histoire et portent encore l'emprunte de personnages célèbres comme Surcouf le pirate, Jacques Cartier ou l'écrivain Chateaubriand. Vous irez à la rencontre de leur vécu. D'autres évoquent la vie de riches armateurs comme la Malouinière de la Ville-Bague, à l'écart de la ville. Un cadre magnifique à quelques minutes de Saint-Malo dans un parc de plusieurs hectares entoure le bastion de St Philippe

L’île du Grand Bé abrite la tombe de Chateaubriand, né à St Malo. Beau panorama sur la ville fortifiée et l'île du Petit Bé. Une rue pavée permet de les rejoindre à marée basse. 

Vous êtes maintenant incollable sur St Malo et son histoire. Vous avez bien mérité une petite pause loisirs: Revivez le temps des corsaires, grimpez sur des mâts ou laissez vous glisser sur une tyrolienne en compagnie du capitaine et de l'équipage dans le parc de Corsaire aventure. Partez en excursions sur les vieux gréments : Etoiles du roy, Etoile marine, Etoile de France ou encore Etoile molènes. Aprenez la pêche au bar sur le bateau des fish trackers. Plongez, surfez, partez en croisière! Les activités nautiques sont nombreuses. Arpentez les plages à pied ou en calèche avec les chevaux de la mer. Quand à la jeunesse, ils apprécieront l'activité gyro malo, une façon sportive et ludique de visiter la ville avec un guide. 

                                                             Quelques bonnes adresses : 

* Hôtel 2* " Le croiseur" proche des plages, au coeur de la cité corsaire  http:// http://www.hotel-le-croiseur.com/

* Hôtel restaurant 3*" L'Armoricaine" , intra-muros sur la plage, idéal au moment des grandes marées. Cuisine de la mer

* Hôtel 4* " La maison des armateurs, au coeur de la vieille ville, à quelques mns à pieds des principaux sites historiques   https://www.maisondesarmateurs.com/

Si vous souhaitez fuir le flot de touristes, tout en restant proche de la ville : 

* Gîte tout confort, "Armor Cottage", au bord de la Rance, à 15 mns de St Malo dans la sérénité de la campagne malouine. http://www.armor-cottage-gite-saint-malo.com/

Pour petit budget : 

* Camping 2* "de la cité d'Aleth " : à 100m de la plage, proche de la tour Solidor et du fort.