Brest : l'ambition océane
Petite histoire de Brest :
Aujourd'hui sous préfecture du Finistère et deuxième ville de Bretagne, Brest a longtemps rytmé son train-train quotidien autour du port et de son chateau, porte ouverte sur la rade... mais aussi accessible à l'attaque ennemi. Ainsi, le château Brestois fut-îl très convoité par nos voisins anglais. Les remparts qui entouraient la ville, en 1340 à la demande de Jean de Montfort, duc de Bretagne, furent donc de courte durée. Edouard III, fils d'Isabelle de France, étant de ce fait reconnu comme héritier, au grand dam du roi de France, comptait bien profiter de cette aubaine! Aussi, en 1372, il s'installe dans le château pour une période déterminée en échange d'une terre en Angleterre.
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Quinze ans plus tard, Jean VI, nouveau duc, tente de reprendre le château, mais il fallait s'y attendre, Edouard III refuse. C'est alors le début d'une longue épopée guerrière. Une forteresse (aujourd'hui la tour Tanguy) est alors construite juste en face dans le but de bloquer le passage aux troupes anglaises. Mais cela ne leur suffisait pas, et deux forteresses flottantes montées sur des radeaux viennent renforcer une artillerie déjà bien lourde. Il faut néanmoins attendre deux ans pour que les Anglais consentent à revendre le château, pour la "modique" somme de 120 000 écus d'or... Une fortune pour l'époque?! Cet " exploit" entraîne la pauvreté chez les habitants jusqu'au début du 17ème siècle. Malgré tout, Brest étant désormais rattaché à la France, le roi Henry IV lui accorde un statut de place-forte royale. Réputée pour ses bons produits du terroir, sa toile de lin de qualité servant à fabriquer les voiles, son arsenal : construction et réparation de navires, et surtout ses excellents marins formés sur le terrain, la ville offre une place stratégique de choix. Richelieu en est conscient et propose de remédier à la pauvreté en développant la cité, à condition que la vocation son port soit militaire. C'est ainsi que, en 1630, naissent les premières corderies, hangars, magasins, tonnelleries, ainsi qu'une salle d'armes. L'armée et la marine Brestoise résiste même à l'épidémie de peste qui sévit et décime une bonne partie de la population.
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Fin 17ème siècle, sous l'influence de Jean Baptiste Colbert, Louis XIV remet en circulation une bonne vingtaine de frégates, et fait construire de somptueux vaisseaux dont la figure de proue portera au loin l'élégance Versaillaise. De nouveaux arsenaux et écoles de marine voient le jour. Les armateurs arpentent les mers du monde à la recherche de nouveaux produits commerciaux, les corsaires sont formés à la demande du roi pour attaquer l'ennemi qui oserait s'aventurer de nouveau sur les terres de France... et de Bretagne. Vers 1700, Brest est donc devenue un grand port militaire et fait rénover les logements... aux frais de " sa majesté" pour loger les employés et envoyés du roi, venus pour constater l'avancement des travaux. On double la corderie, construit d'importantes forges, et même une maison près du port pour l'intendant du roi. Le long de la Penfeld, rivière surplombant le port, des cales de constructions et un parc aux vivres sont installés, ainsi que les ateliers du chantier naval de Pontaniou. Il faut maintenant protéger tout cela : En 1683, Vauban fait ériger le fort Léon et la batterie de Cornouailles sur une avancée rocheuse. Percée de 44 ouvertures épousant la forme de la falaise, les canonniers pouvaient ainsi intervenir en prenant l'ennemi par surprise, comptant aussi pour cela, sur la force des courants marins. Exemple qui sera suivi par l'ensemble des villes côtières. Ah! l'intuition Bretonne... l'expérience surtou! A peine la nouvelle tour de Camaret est-elle achevée, que surgit une armada de 1200 hommes anglo-holandais, sur une trentaine de vaisseaux! ... avant de couler sous les coups de canon pour les uns, ou s'échouer lamentablement sur le sable à marée basse. La preuve est faite?! Les éléments sont de notre côté?! Vauban ne laissera plus rien au hasard désormaais.
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La première moitié du 18ème siècle est une période de lassitude et de laisser aller. Trop de guerres tuent la guerre?! Le port est laissé à l'abandon, jusqu'en 1740 quand l'entrepreneur Antoine Choquet, issu d'une famille d'administrateurs de marine, réveille la ville endormie. Une nouvelle guerre se prépare. Cette fois, la France espère bien "mettre la main" sur les Pays-Bas. La flotte est donc réaménagée. On construit de nouveau vaisseaux et restaure les ateliers et magasins, tombés l'année précédente dans un incendie. En 1746, sont creusés 3 formes de radoub (plate-forme où les bateaux sont réparés) digne d'un grand arsenal. Le corps de galères ayant été supprimé l'année précédente, les prisonniers sont alors embauchés à la manœuvre. Mais pas que... ils construiront également leur propre bagne, une salle de spectacle, et des casernes sur le plateau de Recouvrance pour loger les soldats. En 1771, on fait draguer la rivière Penfeld près du château pour y accueillir les frégates. Brest devient le premier port militaire de France.
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Après l'an 1800, Brest se remet lentement mais sûrement de ses lourdes pertes humaines, mais l'arsenal ne lâche pas l'affaire. Il n'a d'ailleurs de cesse de se développer jusqu'à devenir la fierté du royaume de France sous Napoléon 1er. Celui-ci fait construit dans la rade Brest sept tours de défense supplémentaires. Les progrès métallurgiques font apparaître de nouvelles armes plus puissantes sur les vaisseaux et tous les points défensifs, quelquefois même bien cachés au creux d'un rocher. Les navires eux-mêmes ont l'allure d'un animal " fumant" et féroce sous l'effet des chaudières à vapeur. Un nouveau radoub (bassin) est construit grâce au travail des bagnards qui participent vaillamment à l'effort de guerre. En 1830, après la réfection du quai: le Quéliverzan, est érigé l'observatoire des élèves de la Marine. L'atelier des forges fonctionne à la vapeur. La machine à mâter (construire les mâts) est l'une des plus belles d'Europe jusqu'en 1850. Des chaudronneries, des ponts, d'autres bassins et quai d'armements seront aménagés dans la deuxième moitié du 19ème siècle, jusqu'à la 1ère guerre mondiale où leur efficacité sera constatée.
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Un équipement de qualité requiert une grande ouverture sur le monde. Le commerce maritime bat son plein. Chaque pays, de l'Espagne à la Martinique, en passant par la compagnie des Indes devient un complice producteur de l'arsenal de Brest. Parallèlement, l'expédition JF Lapérouse ramène quantité des produits du Pacifique. Des liens se créent. Quant à l'arsenal, il devient l'un des principaux facteurs d'embauche. Tout le monde veut mettre la main à la pâte, chaque talent peut être utile, expérimenté ou pas. Tout le monde a sa chance?; du moins ceux qui n'ont pas succombé aux épidémies... " le cadeau" empoisonné du retour des grandes expéditions. Là encore, les bagnards sont réquisitionnés pour s'occuper des malades en quarantaine sur l'île longue en échange de leur liberté future... du moins s'ils survivent jusque-là... Les couvents et casernes servent alors d'hôpitaux, des médecins de campagne bénévoles apportent leur aide. Le roi Louis XIV lui-même envoie son propre médecin ! Plus de 4 000 personnes (marins, bagnards, habitants) périront. Ainsi naquit le style architectural "paquebot" dont l'hôpital Morvan porte encore aujourd'hui l'emprunte... en forme de navire en souvenir de ses marins morts pour le pays;
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Résultat : le port de Brest, dont la réputation n'est plus à faire, est choisi pour le débarquement des troupes alliées en 1918. 200 000 tonnes de matériel traversent la rade (aller puis retour) sur des paquebots, cargos et autres navires réquisitionnés. Les chantiers sont partout?! Il faut construire des camps et héberger les soldats. Un barrage sera construit sur la Penfeld. Après le passage des Américains, la ville est reconstruite une première fois et se munit d'une gare et d'un nouvel hôpital en 1935... qui sera détruit en 1939, au moment de la seconde guerre mondiale. En 1940, sous l'occupation allemande, trois siècles de dur labeur sont anéantis?! Tous les bâtiments sont rasés et croulent sous les explosifs. L'armée allemande transforme le port en une redoutable base de la marine de guerre perdu au milieu des bombardements américains et britanniques. Brest est au cœur de la convoitise sous les raids aériens jusqu'en 1944. La ville est entièrement rasée, le port agonise. Seul survivent quelques magasins généraux ... Le donjon et le bastion de Sourdéac semblent... miraculés?! La population s'enfuit sur la mer... mais revient une fois la guerre terminée. La ville bretonne n'est plus, mais son âme déterminée, envers et contre tout, survivra?!!! Mais pour l'heure, Il faut tout reconstruire... dans l'urgence?! Le détail, la tradition, pas le temps pour cela ! l'après-guerre et la pauvreté ne le permettent pas. Brest deviendra une ville moderne et plus jeune aussi, grâce à son université construite en 1971: faire table rase du passé pour renaître de ses cendres semble être l'esprit?! Mais se loger et se nourrir est une priorité?!!! Il faut aussi des espaces verts, beaucoup d'espaces verts?!
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Sous Vincent Auriol, en 1948, la ville de Brest reçoit la Légion d'honneur et la croix de guerre. En 2008, la 1ère fête maritime, et les " jeudi du port" attirent des hordes de touristes. La plage du Moulin blanc et le château s'ornent de ports de plaisance. Selon les propres termes du général De-Guaulle : "Brest devient la capitale de l'océanographie, ses ambitions technologiques et océanes sont celles de la France?!" Chaque année, le centre Océanopolis et ses 50 aquariums permettent à quelque 300.000 visiteurs d'apprendre à apprécier et à respecter l'univers marin.
Brest d'aujourd'hui et d'antan :
La tour tanguy : vestige " miraculé" de la guerre qui protégeait la Penfeld des attaques ennemies abrite aujoud'hui le musée d'histoire de la ville de Brest
- Le château-fort médiéval du 13ème siècle, classé monument historique sur la Penfeld. Ses fortifications de renommée mondiale et ses remparts assuraient la sécurité de l'arsenal, du port, et des habitants.
- Recouvrance : Autrefois appelé Ste Catherine, le village était le quartier des pêcheurs et des artisans, sous la protection de la tour Tanguy; le pont de recouvrance relie les parties nord et sud de la ville
- Les capucins: édifié sur l'ancien site de la marine, accessibles par un périférique Les ateliers sont consacrés à l’habitat, à l’économie, aux loisirs, à la culture et au tourisme: Le nouveau visage de Brest: du port militaire vers une métropole océane.
- Le port de commerce : 1er port de commerce de Bretagne avec près de 3 millions de tonnes annuelles, il est relié à 350 ports dans le monde. Sa fonction : importer et exporter les marchandises; entretenir et réparer les navires, être au service de l'industrie agro-alimentaire, et accueillir des paquebots de croisières. Les grues permettent le chargement et de déchargement
- Liberté : Quartier central de la ville autour de la mairie, où se trouvent la plupart des bâtiments administratifs de la ville, l'université et l'hôpital


- Malakof : Plusieurs rues s'ornent de maisons de couleurs à proximité du quartier St Martin
- La place guerin : quartier pittoresque autour de l'église de st Martin où se trouve une médiatheque, proche des halles de st Martin avec de bons vieux bistrot d'antan
- Siam : en souvenir de l'amitié Bretonne-Siamoise (ex royaume de Thailande), quartier résidentiel et commercant ponctuées de fontaines noires design
- Rue St Malo : la plus ancienne rue de Brest avec ses maisons de granit ornées de plantes, expositions d'objets et atmosphère d'antan
- Le jardin botanique du conservatoire : Sensibilisation et préservation au patrimoine végétal sauvage. Sa mission est d'accompagner les projets d'aménagement du territoire. Plus de 2200 espèces. (le jardin étant assez récent, pas d'ancienne photo trouvée...)
- Moulin blanc : Le quartier de Moulin-Blanc désigne la plage, le port de plaisance et le centre Océanopolis avec ses 170 acquariums
7 anciennes communes aujourd'hui rattachées à Brest et forment la rade de Brest:
- Bohars : au nord de la ville. Nombreux espaces naturels, ponctuée de moulins et de petits chateaux. Quartier de la cavale Blanche.
- Gouesnou : quartier au nord de la ville avec ses églises et ses fontaines... miraculeuses? à vous de voir!
- Guilers : Au nord-ouest de la ville, entre ville et campagne. On y trouve le bois aux essences exotiques avec son domaine de Keroual, et le fort de Penfeld
- Guipavas : promenade sur la plage de Pen-An-Traon, dans les vallons du Costour et du Stang-Alar (accès au jardin botanique) ainsi que la vallée du Cam
- Le Relecq-Kerhuon : ville terre/mer et presqu'île sur l'embouchure de l'Elorn. Jolis panoramas marin, un chateau devenu école de langues, et un camping.
- Plougastel-Daoulas : cette presqu'île au sud-est de Brest, séparée par l'embouchure de la rivière Élorn. Jolie promenade le long de l'Anse jusqu'au viaduc, petites criques, GR longeant la mer et jolie vue sur le pont de l'Iroise.
- Plouzané : au sud de la ville. Eglises avec croix et fontaines. Centre technopole. Point de départ vers la plage Ste Anne de Portzic, le Delek et le phare du Petit-Minou
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