Le Finistère, aux portes de l'univers 2
Avant la découverte du continent Américain, on pensait que le pays Armoricain constituait la fin du territoire terrestre. Certains croyaient même qu'au delà existait un "Atlantide Celte" d'où les navires aventureux revenaient rarement... La fin de la terre, prit donc le nom de Finistère (Finis terra pour les Romains), n'en déplaisent aux Autochtones Bretons qui préféraient y voir plutôt un départ qu'une fin... Par la suite, cette théorie fut évidemment confirmée. Il existait bien un monde au-delà. De plus, quand on sait que sa traduction bretonne: Penn-ar-bed peut signifier aussi bien " le bout du monde" que la "tête du monde ", par extension "pointe de l'univers", ou encore "Porte de l'univers" ... Il n' y a plus d'erreur possible. Le concept de la fin de la terre où tout commence, qui arrangeait tout le monde, rendit au Breton non seulement sa fierté, mais restaura aussi un esprit de conquête hérité de ses ancêtres Celtiques: conquête de l'océan avant tout, goût du voyage, sens du commerce et de l'échange.
Vous l'aurez compris, le destin du Finistère était donc voué à une grande mission : l'ouverture! ouverture certaine sur les mers du globe, mais aussi, toute médaille ayant son revers, ouverture vers la terre. Dame nature était généreuse, la terre et ses embruns, fertiles. Dés 1960, l'agriculture se développe vers l'Armor (au nord) et vers l'Argoat (pays des bois plus au sud), largement irrigués par les estuaires des rivières appelés Aven ou abers, chargés de goémon et d'air iodé.
Dés le moyen-âge ces voies fluviales (ou bras de mer) permettent de véhiculer des marchandises entre l'Angleterre et les terres du Pays Breton. ( Morlaix, Le Faou, Le Conquet, Pont-aven, Quimper etc).
Au XVIIIe siècle, les trois villes principales : Brest, Landerneau et Quimper se " disputent" la première place: Si la ville de Brest répond au doux nom de " portes de l'océan", elle en récolte aussi les inconvénients : Au IVème siècle, l'actuel château de Brest est un camp fortifié romain. Beaucoup plus tard, il subit pendant plus d'un demi-siècle l'occupation anglaise. Il faut attendre le XVIe siècle pour que l'ex. Brest-supe-Caprellam des romains (Brest - sur Chevrette) livre ses faubourgs à la population pour donner naissance à une ville portuaire. Mais celle ci est durement touchée pendant les deux guerres mondiales et même totalement rasée. Reconstruite un peu vite aussi... Il était de bon ton d'accueillir les troupes américaines qui venaient la libérer, et donc en raison de son lourd passé militaire, elle n'est pas choisie pour être le chef-lieu du Finistère. Cependant, sous l'influence de Colbert, ministre du roi Louis XIV, la ville de Brest, ayant longtemps accueilli les navire de la marine royale, revêt une importance nationale.
Parallèlement, connue pendant l'occupation romaine sous le nom d'Aquilonia, Quimper prend son essor au VIe siècle lorsque le roi Gradlon et Saint-Corentin, premier évêque de Cornouaille, viennent s'y établir. La ville de 5000 habitants se développe alors sur les rives de l'Odet, autour de sa cathédrale. La ville présente aussi de solides valeurs culturelles (vieille ville, festival annuel de Cornouailles entre autres.) Son patrimoine est gagnant. En 1790, Quimper devient le chef-lieu du département, même si Landerneau présente tous les atouts commerciaux pour le devenir. Elle l'a d'ailleurs été pendant un an...)
Un pays, des pays:
Le Finistère est divisé en plusieurs communautés appelés " Pays" : La langue bretonne ancienne désignait sans distinction tout territoire par Bro (Pays). Le terme, encore valide aujourd'hui témoigne également du profond désir d'indépendance breton. Au fil des années, de nouvelles subdivisions sont apparues délimitant plus spécialement les villes principales et communes avoisinantes (ex: Pays de Qimper, Pays de Brest etc. )
Finistère Nord :
Le Pays du Trégor :
A cheval sur le Finistère et la Côte d'Armor, le pays du Trégor fait encore souffler le vent de la tradition dans les maisons anciennes, lavoirs, fontaines et moulins à eaux qui ont été conservés. Le sentier des douaniers offre de belles promenades longeant les falaises et les plages de sable fin. Jolie vue sur l'île de Batz. Les petits marchés locaux et produits du terroir, les chapelles et les calvaires, le tout à moins d'une heure de la côte de granit-rose, il y aura toujours quelque chose à voir ou à faire pour rendre votre séjour inoubliable. Les stations balnéaires de Roscoff ou St Paul de Léon vous réservent aussi quelques bons plateaux de fruits de mer...
Villes principales : Morlaix (29) - et Lannion-Guingamp- Perros Guirec- Tréguier (22)
A voir/ A faire :
* Visitez Morlaix et sa vieille ville
* Découvrez la baie de Morlaix et ses îles aux oiseaux
* baladez vous dans la forêt de Huelgoat, participez à la la fête de l'oignon à Roscoff
* visitez des églises de granit et des châteaux sur la mer, accessibles à marée basse.
Le Pays du Léon :
Le pays du Léon (Lion en breton) a connu son heure de gloire avec la culture du lin utilisé dans la confection des anciennes voiles de bateaux. Parsemé d'îlots et de falaises rocheuses, de plages et de dunes, de villages campagnards, il offre des paysages variés. L'estuaire vaseux de ses rivières reliant la terre à la mer attirent de nombreux oiseaux.
Villes principales : Landerneau, Lesneven, les Abers, Plouguerneau :
A voir/A faire :
Faites de belles ballades en forêt
* visitez de sites historiques médiévaux
* découvrez les Abers et le phare de l'île vierge, longez des tourbières pleines d'oiseaux marins, des rivières et des ruisseaux, vivez la nature.
Pays d'Iroise :
L'intérêt du pays d'Iroise tient surtout à son ouverture sur l'océan et à l'histoire de la ville de Brest qui ont fait couler beaucoup d'encre. (se référer à la page : Brest, ville océane sur ce site-web). Entre terre et mer, son relief côtier est une succession de roches et de plages. Le pays d'Iroise est une terre de contraste : la ville à la campagne, mais aussi la plage dans la ville. D'ailleurs on aperçoit toujours un phare au loin où au cours d'une ballade. Point de rencontre de la mer et des rivières attirant les oiseaux marins (Plougastel-Daoulas)
Villes principales : Brest, Le Conquet, Ploudalmézeau
A voir/A faire:
* Parcourez la rade de Brest sur le Recouvrance
* pique-niquez dans les petites criques de la presqu'île de Plougastel au panorama bleu azur, faites de magnifiques randonnées au Conquet
* entrez dans les phares : (St Mathieu, le phare du four à Porspoder et bien d'autres...)
* revivez l'histoire d'une ville : Brest est son port militaire, de pêche et de commerce, son château fort et ses musées, offrez vous un moment de pure détente au spadium ( piscine / thalasso avec terrasse solarium sur la mer pour la modique somme de 5 euros), vivez la mer et les fonds sous-marins à Océanopolis.
* visitez les îles d'Ouessant, Molène et Sein au départ de Brest ou du Conquet avec la compagnie Penn-ar-bed.
* Partez en kayak sur les rivières
* visitez le musée de la Fraise à Plougastel-Daoulas.
Finistère centre :
La presqu'île de Crozon :
Telle une " croix de roche" pleine de symboles, la presqu'île de Crozon dresse ses falaises face à l'océan. En bonne gardienne protectrice du goulet de Brest et de la rade, elle affronte les rouleaux enragés du large, la colère de courants souvent contraires qui déversent des torrents d'écume au Cap de la Chèvre, ou sur les pointe de Dinan, de Penhir ou du Tourlinguet. La pointe des Espagnols offre une vue saisissante sur la La "ville blanche" depuis Roscanvel. Camaret, la ville principale, réputé pour son passé de pêcheurs de langoustes, a aussi grandement joué un rôle défensif contre l'ennemi avec la tour Vauban. La chapelle Notre dame de Rocamadour abrite en son sein des bouées, avirons et modèles réduits dâtant de l'époque où les voiliers venaient s'abriter dans l'anse de Camaret en attendant des vents favorables. Le patrimoine géologique de la presqu'île attire de nombreux chercheurs.... certains minéraux seraient dit-on âgés de 2 milliards d'années, la moitié de l'âge de la terre...
De nombreux sentiers de randonnée parcourent la superbe presqu'île de Crozon aux falaises ponctuées de grottes sous-marines (accessibles à marée basse ou par bateau). Quel que soit l'endroit où vous vous trouvez, laissez votre voiture aux parking pour aller explorer les lieux : Depuis Camaret et son charmant port de pêche bordé de maisons de couleurs, Morgat : ses falaises et sa grande plage; la station balnéaire de Crozon, et offrez vous un moment de décompression dans le tranquille et joli village du Faou (prononcé le fou). à l'extrème est de la presqu'île.
Pays des Monts d'Arréé :
" A travers les tourbières et la lande, à flanc de roches ou au creux de vallons secrets, la randonnée est ici une aventure unique empreinte d'émotion et de magie sur une terre de légende : les monts d'Arrée. "Bretagne magazine"
Et oui, il existe bien une petite montagne au coeur de la Bretagne! Ensorcelante et belle, au " portes de l'enfer."... Empreinte de mystère... Terre de feu ocre rouge parsemées de roches d'argent sur le sommet Roc'h Trévézel; Nuances de bleu du lac de Brennilis semblant tout droit sortis de la main d'Ariane, la fée des eaux, cadre verdoyant exceptionnel du parc régional d'Armorique, les monts d'Arrée représentent à eux seuls toutes les couleurs de la palette bretonne, véhiculant la sève dans les ruisseaux jusque dans les noms de ses sommets. Le mot Arrée vient d'un mot celtique ancien signifiant " montagne". Alors, me direz-vous, 400 m, une montagne? oui car elle a tout d'une grande...
Située entre les monts d'Arrée et les Montagnes noires, l'ancienne cité romaine de Cahaix-Plouguier serait vieille de 2000 ans; en témoignent des découvertes archéologiques datant de 2400 ans avant J.C. La ville possède un équipement commercial d'importance et plus de 200 associations.
Villes principales : Chateaulin, Cahaix
A voir/A faire:
* Partez en randonnées dans les monts d'arrée pour et faites le plein de souvenirs inoubliables
* offrez-vous des ballades santé à Chateaulin, le long de l'Aulne, une des rares villes de France où les voitures sont interdites. Parcourez la à pieds, en vélo, en canoé/kayak, en toute tranquillité. La ville a conservé de jolies chaumières, des chapelles datant du XVIIeme siècle, un lavoir et le donjon de l'ancien château.
* faites un grand bond dans l'histoire de Cahaix, cité antique gallo-romaine.
Finistère sud :
Pays du Cap-Sizun :
A la limite de la Cornouaille, le cap Sizun au relief très découpé recèle une multitude de petites criques et plages attirant de nombreux oiseaux marins. C'est une terre de nature par excellence où règne l'océan. C'est d'autant plus vrai à la pointe du Raz pendant la période hivernale. Les baies d'Audièrne et de Douarnenez, anciennement renommée pour la culture du chanvre ont gardé un fort caractère religieux dans les monuments avec des pardons d'importance: celui de Ste Anne La Palud accueillant jusqu'à 10 000 personnes à ses processions. Le travail du sculpteur René Quivilic mérite que l'on s'y arrete: " avec lui, ce ne sont pas les instants héro?ques qui sont mis en avant mais la douleur de veuves au courage exemplaires... " dit-on.
Au cap Sizun, la tradition est toujours d'actualité lors des fest-noz et autres fêtes locales comme les Gras. (Fête et déguisements pour célébrer l'arrivée du printemps). Le fort impact de dame nature donne chaque jour des envies de ballades, surtout qu'il est souvent facile à marée basse de rejoindre un endroit précis en traversant plages, estran ou estuaire de rivières.
A voir/A faire:
* Laissez votre voiture près de l'office de tourisme et offrez vous une ballade mémorable à travers la lande de la pointe du raz
* Longer les baies de Douarnenez et d'Audierne à travers les plages, îlots, et sentiers de randonnée, faites un bon dans le temps en rejoignant les pardons et processions religieuses, déguisez vous et allez fêter pendant trois jours l'arrivée du printemps si vous êtes dans la région pour les Gras (mardi Gras). Revivez la pure tradition bretonne au village des Plomac'h à Douarnenez (village de chaumières meublées à l'ancienne) au tarif de 15 à 20 euros par pers. et par nuit ! très bon accueil ! Régalez vous avec les délicieux produits locaux de la conserverie, revivez l'époque des Penn' sardines, ces ouvrières courageuses qui donnaient leur temps pour aider les pêcheurs.
* faites du surf en baie d'Audierne. La ville dispose de magnifiques chapelles et calvaires.
* souvenez-vous du Cheval d'orgueil de Pierre Jackez Hélias haut défenseur des valeurs ancestrales, à Pouldreuzic.
Pays de Cornouaille:
Héritiers des tribus Celtes les " Cornovii " signifiant " cornes" la Cornouaille a trouvé un symbole adapté pour son blason : le bélier... de même que le lion du Léon au nord du département. Nichée entre Quimper, Lorient et Chateaulin, cet arrière-pays rural alterne sites boisées, rivières, vallées et petites montagnes (montagne noire 300 m d'altitude). C'est la vie campagnarde, tranquille, avec ses étangs bien abrités, ses chapelles, son agriculture privilégiée par la présence de la mer au sud, ses villages et ses éoliennes. Au sud, la romantique cité des peintres : Pont-Aven, la ville close de Concarneau, ou la vieille ville de Quimper sont autant de bonne raisons de venir y séjourner. Des stations balnéaires aux eaux bleu-azur comme Fouesnant ou l'archipel des Glénan donne lui donne un cachet de villégiature de luxe, là où le concept de " mer à la campagne" s'applique plus qu'ailleurs.
Ville principales: Quimper, Quimperlé, Pont-Aven, Concarneau, Fouesnant, Pays Glazic (Fusion avec la Cornouaille)
A voir/A faire:
* Visitez des villages de caractère comme Locronan ou Quimperlé
* laissez-vous porter par le charme unique de Pont-Aven sur la rivière du même nom avec ses ponts fleuris, ses ateliers de peinture, ses biscuiteries aux enseignes d'époque
* A Concarneau, promenez vous dans la ville close et son marché local, laissez-vous tenter par une ballade en mer.
* baignez vous dans les eaux turquoises des îles de l'archipel des Glénan.
* oubliez le temps dans les ruelles de la vieille ville de Quimper avec ses maisons à colombages, sa cathédrale et ses fêtes culturelles, sa faiencerie et le musée des arts de Bretagne
Pays Bigouden:
" Si nous n'avons plus de clochers, nous les mettrons sur nos têtes" disaient les villageoises quand les aléas de la guerre s'en prirent aux clochers des églises. Ainsi naquit la célèbre coiffe bigoudène qui à l'époque pouvait atteindre jusqu'à 1m de haut... Il semble que la fierté légendaire du breton ait fortement contribué au maintien des traditions. En témoignent les festivals annuels et petites fêtes locales laïques ou religieuses encore en vogue aujourd'hui, et ayant redonné vie aux petits métiers de la broderie, la couture et sur le plan général, à l'artisanat. Le pays bigouden vit essentiellement de la pêche et de l'agriculture même si celle-ci a fortement diminué au siècle dernier. Les charmants petits ports de pêches des environs, les villes/villages aux maisons de couleurs en font un lieu agréable et une destination de vacances idéale.
Ville principales: Pont-Labbé, Penmarc'h, Plonéour
A voir/A faire:
*A Pont Labbé, en juillet, un festival à ne pas manquer: la fête de brodeuses vous emmène dans l'univers des costumes anciens. Regardez les travailler, revivez l'époque de la broderie, de la dentelle, et de la danse bretonne.
* Pendant 4 jours vivez au rythme de la marine à la fête de l'amitié : suivez le parcours de 150 voiliers entre Audierne et Belle-île en mer. A chaque étaps, vous sont proposées des animations et concerts gratuits sur le thème de la mer. Rejoignez les fest-noz et régalez-vous avec les spécialités locales.
* Visitez des villes/villages de pêcheurs : Le Guilvinec, Loctudy, île Tudy (qui est une presqu'île), la pointe de Penmac'h
Le Finistère hors des sentiers battus :
Le Finistère est le paradis du randonneur. Avec ses 1200 kms de côtes et une quarantaine d'itinéraires, du nord au sud, en passant par la séduisante presqu'île de Crozon, la mer et ses petites criques de charmes n'est jamais bien loin. Bordé par une multitude de petites routes campagnardes qui regorgent de trésors à découvrir : maisons de style, fermes, jardins, fenêtres richement fleuries etc... c'est la décompression assurée! Pas besoin de se connaitre pour se dire bonjour ou échanger quelques mots. Une halte à la crêperie du coin devant une bonne bolée de cidre vous fera vite oublier les efforts que vous avez fournis. Si vous souhaitez pousser jusqu'aux îles, des compagnies de Ferry vous y invitent : ex : Penn-ar-bed pour les iles d'Ouessant, Molène ou l'île de Sein. Là non plus, vous ne regretterez pas la ballade. A moins que vous ne préfériez faire une excursion en mer sur le Recouvrance en rade de Brest, ou sur la Belle-Angèle en Cornouaille. Bénéficiant d'un climat Océanique, le Finistère peut se visiter toute l'année... où presque.
Une randonnée type en Finistère: Le conquet
Partie de Brest en car, j'arrive au Conquet en 45mns, les bus Breizh-go sont vraiment pratiques! pour la modique somme de 2 euros il nous permettent de rejoindre les grands axes de la Bretagne. Les machinistes ne sont d'ailleurs jamais avares de renseignements. Je traverse la rue principale bordée de maisons de granit comme on les aime en Bretagne. Les fenêtres et jardins sont toujours bien fleuris, des plantes jonchent la terre des escaliers anciens. J'admire au passage les détails sculptés à la main sur certaines portes en bois. Les artisans ne reculaient devant rien pour faire un joli travail. De délicieuses odeurs narguent mes papilles en passant devant des crêperies au nom évocateurs : l'Armor (la mer), les Korrigans (petits elfes danseurs légendaires) , l'Armen (nom d'un célèbre phare breton). Trop tard pour résister ! je vais me régaler de mes galettes et crêpes favorites : la galette noix de st Jacques au fondu de poireaux... un must! et le sempiternel pichet de cidre brut, suivit en dessert d'une crêpe poire-chocolat. De quoi faire le plein d'énergie pour la ballade... le bon prétexte! ...
Et me voilà partie ! je longe les ruelles de la ville et ses maisons anciennes, sa petite église de pierre, sa chapelle aux ex-votos, passe devant la coopérative des pêcheurs et le centre de loisirs pour les enfants amateurs de surf et de paddling, pour rejoindre l'embarcadère d'où partent les ferry en direction de l'île d'Ouessant. Je dois maintenant suivre l'estuaire en longeant le port aux voiliers bien rangés. Un chalutier de pêche passe de temps en temps. Un canot de sauvetage de la SNSM veille... au cas où. Les plaisanciers sont quelquefois maladroits... voir inconscients... surtout s'il y a des enfants. J'arrive à la passerelle qui traverse la ria et ses reflets dorée de soleil. Le temps est magnifique! un peu de fraicheur, c'est parfait! mon regard se perd à l'horizon sur les eaux transparentes où serpentent de belles daurades argentées.... mais des pêcheurs sont à l'affut... j'arrive de l'autre côté, salue une gentille grand-mère qui profite du soleil. Nous échangeons quelques mots. La tranquille petite route monte un peu pour rejoindre le G.R (sentier de grande randonnée). Je vais pouvoir longer la mer en respirant à plein poumons le délicieux air iodé de notre merveilleux département, et faire le plein de santé! En contrebas, les petites vagues chargées d'écume captent le regard et viennent délicatement se poser sur le sable d'une multitude de petites criques. Sous la pression de l'eau des pointes rocheuses s'amusent à disparaitre. Au loin, une sirène de navire me déconcentre un peu. La végétation parfois envahissante du sentier me caresse les mollets. La lande exhibe ses couleurs : jaune pour les ajoncs, roses pour la bruyère, vert pour les jeunes plantes, brunes pour celles qui ont fait leur temps. Je marche inlassablement sous un ciel bleu sans nuages. La presqu'île de Kermorvan se dresse devant moi non loin du phare rouge et blanc de la pointe St Mathieu. La mer est belle et elle le sait! elle m'attire comme un aimant, captivante. Je ne ressent pas l'effort. Au contraire, l'envie d'aller toujours plus loin m'étreint de toute part! Le plaisir de l'endroit me gagne. Je me sens si bien ! je m'assois un moment sur un rocher pour écouter ronfler les vagues sur les rochers. Ca moutonne dur quelquefois! mon esprit divague et se perd dans l'eau des lessiveuses des lavandières d'autrefois. Soudain un jet plus fort que les autres m'éclabousse le visage. Un tourteau trouve refuge sous les algues. Des huîtres se cramponnent au rocher. Mon petit nid douillet semble ne plus me laisser repartir...
Je revois en pensée la Pointe du raz au sud du département, sa lande, ses vagues furieuses et la baie des trépassés... beaucoup plus accueillante que son nom! mais qui porte encore la douleurs des âmes disparues en mer. Ici, c'est plutôt la plage des Blancs-sablons, la plus grande de toute. Mais combien de plages ais-déjà traversées? Le temps qui semble s'arrêter me rappelle à l'ordre. Je me lève doucement en me promettant d'y revenir. Et soudain, au détour d'un rocher se dresse le fort de l'Ilette sur un petit îlot facilement accessible à marée basse. Cet ancien corps de garde crénelé avait pour fonction de défendre le passage vers la rade de Brest, et prévenir tout débarquement fortuit dans l'anse des Blancs Sablons. C'est vers cette plage que je me dirige à présent, suivant toujours le sentier qui devient de plus en plus étroit à travers les herbes hautes. Un tapis de sable blond m'invite à me mettre pieds nus. je croise d'autres promeneurs qui ne manquent jamais de me saluer quand au bout de 30 mns un groupe de surfeurs et de véliplanchistes se dirigent vers la mer, "armés" de leur matériel. Un fait rare: les vagues sont hautes sous le soleil pour le plus grand plaisir de tous. Je m'assois sur le sable chaud pour suivre leurs évolutions. Des enfants s'essaient au paddle. Au loin, les skieurs nautiques tendent de suivre les bateaux à moteur. Il fait si beau! le livre que j'ai apporté restera dans mon sac, allez hop! va donc plutôt sauter dans les vagues! me dis-je.. et oublier le temps qui passe, faire un brin de causette avec les gens du coin ou les touristes de passage, sentir sur mon corps la force douce de la marée; mieux qu'une cure de thalasso, s'abandonner! lâchez-prise! on ne m'en lasse pas. Mes ancêtres Finisteriens ont du vivre cela bien des fois...
Le soleil commence à décliner. En Bretagne, nous sommes chanceux! le soleil se couche une heure plus tard qu'ailleurs. C'est à travers les petites routes de campagne que je vais rejoindre l'embarcadère où passe le dernier bus pour Brest. Là encore, ca et là, une ancienne ferme pleine de souvenirs, des maisons de granits aux volets bleus ou rouges, des jardins fleuris, où la vision d'un phare au loin me fond ignorer les kms. Au contraire, je me sens revigorée, en pleine forme! décompression totale! presque envie de repartir... si courbatures il y a, ce sera pour plus tard... mais pour l'heure, je vis à fond le moment présent. " Votre webmaster Océane
Une culture qui perdure :
En 1900, pendant plus d'un demi-siècle, en Bretagne, comme dans bien d'autres régions, toute particularité culturelle et traditionnelle est reniée par l'état pour le " bien du nationalisme"... Dans les écoles, parler breton est passible de châtiments corporels... L'oeuvre d'Allan Stivell, chanteur et musicien traditionnel va inverser la tendance en 1970. C'est le grand boom! La culture Celtique renaît de ses cendres, même si elle n'a jamais tout à fait disparu. Les musiciens et danseurs réveillent les danses d'antan, les chanteurs: le kan ha diskan (chant traditionnel breton sans musique); le fest-noz (fête de nuit) ou fest-deizh (fête de jour) reprend du service. La langue bretonne qui n'est plus interdite sera enseignée dans les écoles. Des publications en breton vont faire leur apparitions et nombre d'associations, de fédérations, vont mettre bon ordre à tous cela! Si une minorité de gens parlent breton aujourd'hui, la langue a encore de beaux jours devant elle. L'âme bretonne a toujours survécu contre vents et marées grâce à ses festivals annuels, et au travail acharné de quantité de tailleurs et de brodeuses qui n'ont jamais cessé de confectionner des vêtements de fête; mais surtout grâce à une conviction inébranlable dans les valeurs de " Breizh ma bro" ! (mon pays Breton).
Les bons produits du terroir :
Si la gastronomie est sensiblement la même dans toute la Bretagne, elle est encore plus prononcée dans le Finistère grâce à la proximité maritime. Les poissons et fruits de mer y sont donc à l'honneur. Vivre au large des côtes, c'est aussi quelquefois subir les tempêtes. Aussi, les anciens ont du trouver des solutions anti-froid pour tenir le coup, la cuisine au beurre et les pâtisseries bien sucrées y ont donc de tout temps contribué. Lorsque nos ancêtres travaillaient au champs, ne dormant quelquefois que 4 ou 5 heures par nuit, la soupe de pommes de terre aux lard, la grosse miche de pain, le beurre salé et la " cochonaille " : charcuterie maison, constituaient l'essentiel des repas quotidiens.
Quelques spécialités parmi tant d'autres (pouvant se retrouver partout en Bretagne... et au delà!... )
* Le kouign-amann
* Les crêpes dentelles et les galettes de nos grand-mère
* Les sardines à l'huile
* Le Kig ha farz
* Le salidou (caramel beurre-salé)
* Le far aux pruneaux
et autres rillettes de poisson, coquilles St Jacques, brochet ou bar au beurre blanc, sardines fraîches, cassolettes de langoustines, plateaux de fruits de mer, moules-frites etc.... un peu partout en Bretagne.
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