Guérande : "Petite Carcassonne de Bretagne"

De la préhistoire à nos jours:

L'histoire de Guérande est liée à la présence de marais salants qui ont fait sa richesse (commune du pays blanc). Au Xe siècle avant notre ère, à l'heure où la forêt recouvre les terres gorgées d'eau et de marécages, vivent  des hommes préhistoriques. Témoignent de leur présence les menhirs et dolmens retrouvés sur les lieux dont certains existent encore. Beaucoup plus tard, à l'époque gallo-romaine, des fours à sel retrouvés lors de fouilles archéologiques nous donnent des indications précises sur la première exploitation salicole guérandaise, les eaux contienant déjà à cette époque une forte densité en sel, même si le niveau de la mer est encore trop bas pour atteindre ce qui sera plus tard la presqu'île. Très vite, les artisans d'Armorique vont comprendre comment récolter le sel et l'exploiter pour fertiliser les cultures, autant que pour leur consommation personnelle... un bon steak de mammouth (j'ignore si il y en avait en Bretagne...) est quand même meilleur avec du sel, non ? Nous pouvons donc aussi supposer que le premier Gaulois à avoir bu la tasse en se baignant a compris que la mer en contenait beaucoup...!  des poteries à même le sol sont d'abord placés au soleil. Plus tard, apparaissent des fours à sel en bois et en pierres: à deux étages, la partie haute est la chambre de cuisson, et la partie basse réservée au foyer (feu). Une sorte de cheminée sur le côté permet d'alimenter le feu. Mais la technique est la même : A partir de l'eau de mer, alors que les salines n'existent pas encore, la technique consiste, par évaporation, à récupérer le sel ou la saumure (chlorure de sodium). 

Au moyen-âge déjà, la ville, nichée au coeur de ses remparts, fournit du travail aux paludiers, marchands et au marins qui portent sur les mer lointaines le fameux sel de Grannona, la future Guérande. La Vilaine, le Brivet, l’océan Atlantique, et l’estuaire de la Loire, que d'eau autour de la presqu'île ! C'est aussi une position très stratégique qui attire les peuples des terres lointaines comme les Vénètes et les Namnètes dont beaucoup ont déjà conquis plusieurs villes bretonnes de l'époque. Le lieu fournit non seulement un point de départ idéal pour les navires marchands, mais la présence de nombreux marais salants favorise l'échange et le négoce. De plus, la ville étant devenue catholique au VIe siècle, voilà encore de quoi appâter les Bretons extra-muros. La vie va peu à peu se développer autour de son église. Au fil des siècles, Grannona devient Gwenrann, (pure, blanc en Breton) désignant probablement l'activité du sel? à confirmer... Entre le 1er et le 6e siècle, le sel récolté est ignigène, c'est-à-dire obtenu par évaporation, sous l'action de la chaleur et d'une saumure extraite par pompage. Une première cuisson permet d’obtenir une sorte de bouillie salée, qui, une fois reversée dans une pièce de poterie en terre cuite, est recuite jusqu'au séchage pour finalement s'évaporer. Il ne reste plus qu'à récolter le sel obtenu. Si aujourd'hui les marais salants sont encore en activité, c'est en grande partie grâce au combat acharné de Charles Perraud : dans les années 70 qui fondent une école de formation au métier de paludier ainsi qu'une coopérative qu'il dirige pendant quinze ans. A l'heure de la retraite, il continue pour son bon plaisir d'entretenir l'or blanc" Guérandais. Aujourd'hui, le musée des marais salants dans la ville voisine de Batz sur mer retrace l'histoire, la tradition du sel et de ses techniques, et a même reconstitué une ancienne laverie à sel. On apprend par exemple que la fleur de sel est récoltée manuellement, à la surface des œillets à la faveur d'un vent sec, et cela, quotidiennement, le soir, à la surface des bassins durant la période estivale (de début juin à la fin août) afin d'éviter que la pluie ne dissolve les cristaux. Des films sous-titrés ainsi que des bornes interactives illustrent les maquettes, tableaux et reconstitutions scéniques. Le musée est entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite : parcours d'exposition permanent (120 m) de plain-pied ; bancs disposés le long du parcours de visite. Sculptées par Nicolas Fédorenko, une cinquantaine de figurines jouxtent la collégiale (l'église), rappelant les processions alors en usage au moyen-âge et les corporations qui prospèrent dans la ville. Dans le charmant village de Saillé, la maison des paludiers, si elle ne l'est pas, pourrait être une annexe du musée.  

Bienvenue au pays de l'or blanc !

On la surnomme la " Petite Carcassonne de Bretagne" ou encore, le "Pays de l'or blanc" : coup de cœur sur une cité médiévale riche en couleurs, en saveur et pleine de vie...qui ne manque pas de sel! A la suite des invasions par les troupes de Louis de La Cerda en 1342 lors de la guerre de succession de Bretagne, les remparts sont fortifiés au XIVe siècle. Anciennement dotés de mâchicoulis et ponctuée de six tours, ils offrent aujourd'hui au touriste tous les charmes d'une ville close d'art et d'histoire propice à la promenade. Aux quatre points cardinaux, quatre portes en permettent l'accès... ou la sortie héhé! Par le mariage de Jean IV avec Jeanne de Navarre en 1386, Guérande sera le berceau de la dernière dynastie des ducs de Bretagne. La collégiale, cathédrale dédiée à Saint-Aubin, est le plus important édifice religieux de la Loire Atlantique derrière celle de Nantes. C'est là qu'à été signé en 1365 le traité de reconnaissance de la légitimité du duc Jean IV. La chaire du XVe siècle ainsi que le vitrail de Saint-Pierre et les chapiteaux sculptés semblent vouloir conduire le touriste sur la traces des martyrs d'antan. Pas très gai tout ca... mais instructif tout de même. Les siècles qui suivant connaissent un déclin commercial et religieux suite à la disparition du chapitre de la collégiale sous la révolution, mais aussi en raison de l'ensablement des sites portuaires. Le sel n'est alors plus une monnaie d'échange et Guérande perd son statut de puissance maritime au profit du Croisic et du Pouligen. Néanmoins, des écrivains célèbres comme Honoré de Balzac ou Emile Zola tombent sous le charme de ce " pays blanc des marais salants, pays noir de la Bièvre aux ruelles pavées et monuments prestigieux". Ce sont eux qui vont, peu à peu, grâce à leurs témoignages, redorer le blason du sel de Guérande et lui apporter la notoriété qu'il connaît aujourd'hui. Le mercredi et le samedi, tout autour de l'église se tient le marché haut en couleur, point de rencontre de la vie sociale. Depuis près de trente ans, pendant une semaine en août, la ville en fête danse au son du biniou avec le cercle des Celtiques Bro Gwenrann. Des sons et lumières complètent les festivités. 

Du rouge, du rouge! c'est la couleur des portes et des volets de nombreuses maisons locales. On la retrouve aussi sur la porte de la Collégiale et sur les fenêtres à meneaux du logis-châtelet de la porte Saint-Michel. Son origine est liée à un ancien pigment destiné à protéger le bois de l'humidité. A Guérande, on recouvrait d'ailleurs les meubles avec du rouge. Et à ce qu'on raconte, la veste en drap de laine rouge du costume d'apparat des sauniers guérandais auraient incité les habitants à afficher cette couleur au début du XXe siècle. 

Incollables! vous serez...  

" Terre de sel" est un grenier agricole et le pôle économique de cette terre de vie de 32 villages et de 72 hameaux respirant la douceur de vivre. La presqu'île de Guérande fut d'ailleurs le premier site habité de Loire-Atlantique de par sa position de  confluent multiple qui en fait un lieu de passage et d'échange riche de son histoire. Guérande compte aujourd'hui plus de 15 000 habitants et pas loin de 200 entreprises. Mais ce que les touristes préfèrent, c'est évidemment la ville close. Qui n'aime pas se perdre dans les ruelles étroites en oubliant que l'on est en 2021! Et si l'architecture des monuments et de ses maisons anciennes du XVIIe et XVIIIe siècle autour de la collégiale vous grisent, alors vous montez au balcon pour jouir de la vue magistrale sur la presqu'île et les marais salants. Il est aussi possible de monter sur les remparts où des visites guidées sont à disposition si besoin. Une fois redescendu, vous êtes " à quai" pour monter à bord du petit train des marais salants qui sillonne la côte en vous racontant l'histoire du lieu. Vous profiterez d'une vue magnifique sur le Croisic et l'île de Batz. Et cerise sur le gâteau, la visite du musée des marais salants est comprise dans le prix ! Le sel ne sera plus jamais un secret pour vous, petits veinards ! Ne partez pas sans avoir visité la maison des paludiers qui vous expliquera tout, démonstrations à la clé, sur le fonctionnement d'un marais salants depuis la culture jusqu'à l'évaporation, en passant par le rôle du vent et du soleil dans cette histoire. Des projections audio-visuelles terminent la visite. Et si la chance vous sourit, vous verrez peut-être passer l'une des graciles avocettes, superbe oiseau migrateur qui vit dans les marais. Si, en prêtant l'oreille, vous percevez une mélodie un peu particulière, c'est que le gorge-bleue n'est pas loin. Vous serez alors complice d'une histoire d'amour... car ce doux et harmonieux passereau tente à gorge déployée dans l'espoir de séduire sa promise... 

Le fonctionnement d'une saline : 

L'eau de mer piégée dans les étiers est admise dans le labyrinthe des salines par une trappe. Grâce à de légères dénivellations et de minutieux réglages des débits, l'eau alimente successivement plusieurs bassins. Le soleil et le vent, maîtrisés par le savoir-faire du paludier, ce dernier peut alors commencer l'extraction. La récolte débute en juin, lorsque l'eau arrive à saturation dans les œillets. Le paludier commence l'acheminement du sel vers des lieux de stockage, appelés des salorges. Les plus anciennes sont en pierre, d'autres en bois. Au moyen-âge, les moines de l'abbaye de Landévennec fondèrent le prieuré de Batz. Ils durent étudier les marées, le vent et le soleil pour pouvoir tracer le plan actuel des salines. Cette manufacture à ciel ouvert est à l'origine des premières routes commerçantes d'Europe. La préservation des gestes traditionnels a permi aux marais salants guérandais de survivre jusqu'à aujourd'hui. La ville de Guérande est classée parmi les 100 sites remarquables du goût recensés en France pour la qualité incontestable de ses produits et son respect de l'environnement. 

La fleur de sel au parfum de violette : comment ca marche? un paludier nous explique : 

" Le sel de Guerande se dissout plus rapidement dans l'eau que d'autres sels. Sa saveur, dénuée d'amertume rehausse le goût en permettant de mieux apprécier la saveur originelle des aliments. L'été, les paludiers récoltent le gros sel quotidiennement sur l'argile de l'œillet. En moyenne, un paludier récolte à lui-seul 1n 40 tonnes par œillet, soit environ 90 tonnes de gros sel chaque année. La fleur de sel se " cueille" à l'aide d'une lousse qu'ils passent délicatement à la surface de l'eau. Très recherchée pour son parfum, elle est plus fine et plus blanche que le gros sel. Mais sa production est limitée, pour une tonne de gros sel, la récolte de fleur de sel est de 20 kg. Il faut savoir que ce n'est pas un sel de cuisson, mais d'accompagnement. Le sel de Guérande est un produit naturel toujours vendu sans additifs ni aucun traitement chimique. Depuis des siècles, les paludiers sont les héritiers et les gardiens d'un patrimoine unique : ces "magiciens de la goutte d'eau" ont le don d'extraire le sel sans produits chimiques." Aujourd'hui réunis par des associations, les paludiers vivent de leur travail tout en contribuant à l'équilibre écologique du lieu. Ils gèrent aussi le paysage environnant et entretiennent les réseaux hydrauliques dans des secteurs qui ne sont pas toujours exploités. 

Du temps où les chevaliers sauvaient les pincesses... 

Tout près des marais, sur la côte, se dresse le château de Careil, haut lieu de la presqu'île, qui est l'un des vestiges des caprices de l'histoire. Au XIVe siècle, c'est un site défensif avec son chemin de ronde, ses douves et ses machicoulis ; exemple typique de la renaissance bretonne et du Moyen-âge réunis. Après avoir accueilli un restaurant dans l'entre-deux-guerres, le château propose aujourd'hui au visiteur et particulièrement aux enfants des animations variées avec reconstitutions en costumes d'époque de scènes d'antan, ou encore des jeux d'énigmes pour les aider à mieux comprendre l'histoire. En quittant les marais salants, là où l'Atlantique prend le relais, la presqu'île vous réserve encore des trésors de nature à découvrir... 

Guérande offre selon la saison, un panel d'animation : gorgés de sel après votre "pèlerinage" dans les marais, les enfants pourront apprécier le musée de la poupée et des jouets anciens. Depuis 17 ans, à lieu à Guérande la fête médiévale célèbre l'âge d'or de la cité : défilées en fanfares et en costumes, joutes équestres, scènes reconstituées qui vous feront voyager dans le temps. Mi-octobre, dans le joli village voisin de Saillé, le saint protecteur illumine les lampions pour la fête de Saint-clair. Chaque année, le festival du livre est encore une occasion de réunifier la Bretagne en invitant à sa table des auteurs de prestige. Et si après tout cela vous avez un petit creux, le petit couign-bihan et les galettes du Guénolé vous redonneront du tonus pour approfondir votre visite à travers la presqu'île. 

Que voir, que faire à Guérande : 

* La cité médiévale : traverser le temps au cœur de la ville close et participer aux animations ponctuelles : chaque mois, Guérande Ville d'art et d'histoire vous invite à porter un regard particulier sur un aspect du patrimoine ou de l'architecture guérandaise. Cette année, l'office de tourisme vous propose: "L'animal et l'homme dans la cité médiévale". Cette visite vous fera découvrir la place que tenaient les animaux dans une ville au Moyen-Age ainsi que la symbolique animale dans les livres, les histoires, les vitraux et les blasons.

* Les remparts et le château médiéval : visites guidées possibles

* la collégiale de Saint-Aubin : classée monument historique depuis 1840

* Le château médiéval de Careil : dans un ancien manoir fortifié 

* la chapelle notre-dame la blanche 

* les marais salants : 

Avec sa forte teneur en minéraux (magnésium, calcium, potassium…), le sel favorise les échanges cellulaires, maintient l'hydratation cutanée et ralentit le vieillissement. C'est le traitement idéal pour revitaliser une peau en manque de tonus et revivifier le corps... profitez-en! 

* Terre de sel : Visites guidées des marais salants de Guérande

* le mulon de Pen-Bron : un exemple unique d’équilibre durable entre l’homme et la nature (marais salants) 

* La maison des paludiers : apprenez les les techniques millénaires des paludiers dans les salines

* la roulotte bleue : vente de sel, fleurs de sel, et autres produits au  sels garnis de divers aromates au parfum engageant. Visite guidée... des marais par un couple de paludiers passionnés.  

* Le petit train des marais : longer les remparts, faites le tour de la ville, et visiter le musée des marais salants...pour le même prix !

Des musées : 

* Le musée des marais salants 

* le musée de la poupée en jouets anciens : retomber en enfance à travers les âges

Activités sportives et de loisirs: 

* le festival médiéval : normalement en juin, mais en raison de la pandémie, ce sera cette année un " printemps médiéval " en mai 

* les trottes de l'ouest (excursions libres en VTT) 

* the Monkey-forest : le titre parle de lui-même... 

*la presqu'île-aventure : parcours tyrolienne... 

* le centre-équestre et l'amour des chevaux 

* touring escape-Guérande : Jeux d'évasion grandeur nature au cœur de la ville 

* Loisirs côte d'amour : piste de Karting pour les enfants 

* holen spa : balnéothérapie au sel de Guérande (holen signifie sel en breton) 

Manger/boire: (ce n'est qu'une sélection...) 

* A la pincée de sel : cuisine traditionnelle au sel de Guérande 

* La causerie : pour déguster les bons produits du terroir 

* Crêperie Chez Lucien : recette bien locales et délicieuses, vue sur les remparts 

* Chez Fernand : dans un décor de ferme ancienne, viandes grillées au feu de bois

* Au gré des marées : bar à huîtres et plateaux fruits de mer, plats faits maisons 

* le Vistamboir : bar à bière et concerts 

* le Beer's brothers: producteurs locaux et accueil chaleureux

* Capsules et bouchons : bar, décor vintage, jeux et animations 

* Le K baroque : bon accueil, spectacles et soirées à thèmes 

et beaucoup d'autres... 

Où dormir : 

* Hôtel des quatre saisons** : animaux acceptés

* Hôtel des remp'arts ** au coeur de la cité médiévale

* la guérandière : chambres d'hôtes à l'atmosphère rétro, vue sur les remparts 

* Camping le panorama : vue exceptionnelle sur les marais salants 

Hôtel-Crêperie Rocmaria : dans une maison traditionnelle bretonne 

Sur la Presqu'île : 

* L'océarium du Croisic : vaste complexe d’aquariums réunissant le monde marin, des hippocampes aux crabes en passant par les requins et les raies. Une partie de la visite se fait par un grand tunnel de verre qui passe sous le niveau de la mer. 

* Le moulin de la falaise : du XVIe siècle et toujours en activité. Vous en découvrirez le fonctionnement et pourrez acheter sur place votre farine. 

* Batz-mer : cité de caractère, qui fut une île au Moyen-âge

* Les plages de La Baule, Le Pouligen, Pornichet