Nantes : entre deux mondes
Le berceau d'une reine :
Au XVe siècle, sous François II, se dresse un imposant château fort qui va devenir le berceau d'une famille : celle de la future duchesse Anne de Bretagne, deux fois reine de France et de sa fille Claude. Classé monument historique depuis 1840, il est riche de six siècles d’histoire. A l'heure de la Bretagne indépendante, c'est une forteresse militaire défensive face au pouvoir royal et aussi le lieu de résidence principale de la cour ducale. Doté d'un palais résidentiel aux sculptures multiples, de loggias à l'esprit Renaissance, de lucarnes, il possède aussi de grosses tours de granit, des murailles solides et des douves remplies d'eau (à l'époque). Du haut des remparts, on pouvait surveiller la ville et le port, qui sera plus tard relié à Saint-Nazaire. Après le rattachement de la Bretagne à la France en 1532, il sera pendant près de deux cents ans la résidence d'été bretonne des rois de France, avant de devenir caserne, arsenal militaire et finalement prison. Il est classé monument historique en 1862 et abritera un musée 50 ans plus tard. Il servira aussi de bunker pour les troupes allemandes lors de la Seconde Guerre mondiale. Sa robustesse survit aux incendies et aux attaques portuaires.
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Anne de Bretagne, est née le 25 janvier 1477 à Nantes et apprend très tôt à lire en langue française. Élevée par Françoise de Dinan, comtesse de Laval et gouvernante du château, elle apprend aussi la poésie avec Jean Meshinot, le maître d'hôtel qui l'emmène parfois chasser le faucon. Elle s'initie à la danse, au chant et à la musique. A l'âge adulte, elle est soumise par son père à des mariages arrangés; il y a des enjeux financiers et militaires à la clé... et surtout celui de s'opposer au roi de France. C'est ainsi que la jeune princesse se retrouve fiancée à plusieurs reprise à des princes de différents pays européens comme le prince de Galles Édouard, fils du roi Édouard IV ou encore Henry VII d'Angleterre, mais lui, est peu porté sur le mariage. Viendront ensuite l'empereur romain Maximilien 1er et Louis XII, duc d'Orléans.... qui est déjà marié à Jeanne de France. François II lui présente aussi quelques-uns de ses cousins et neveux, mais ceux-ci n'obtiennent pas l'approbation de la jeune fille qui, afin de préserver l'indépendance bretonne, aurait souhaité épouser Maximilien 1er de Habsbourg. Son père s'y oppose pour des raisons politiques. De plus, celui-ci est déjà promis à Marguerite d'Autriche...Oui, je sais, c'est compliqué ! Mais l'histoire raconte qu'un mariage secret entre eux aurait tout de même eu lieu pour finalement être annulé...allez savoir! C'est finalement Charles VIII, dit "l'affable"... qui épouse la belle en 1491. Ce mariage fait d'elle une première fois une reine de France. Entre-temps, Anne a hérité du duché de son père mort en 1488.
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Il semble qu'une malédiction s'acharne sur la descendance d'Anne : en effet, sur les cinq enfants auxquels elle donne naissance, pas un seul ne survit. Le mariage avec Charles VIII reste alors sans descendance. D'autant plus que ce dernier meurt quelques années plus tard, en 1998. L'année suivante, à l'âge de 21 ans, Anne épouse Louis XII, duc d'Orléans, aussi surnommé le " père du peuple", après sa séparation d'avec Jeanne de France. Par ce contrat de mariage, Louis XII s'engage à respecter les privilèges de la Bretagne et les institutions bretonnes (Parlement, Chancellerie, Chambre des Comptes et Trésorerie générale). Il prendra d'ailleurs le duché en main. Le mariage a lieu à Nantes dans la chapelle ducale, le 8 janvier 1499. Mais là encore, les enfants mâles ne sont pas destinés à devenir rois... les deux petits derniers mourant à la naissance. Seule survivra sa fille Claude née en en 1499 qui, à l'âge d’un an, est déjà promise au petit-fils de Maximilien d'Autriche... Tous ces contrats de mariage ont pour but d'assurer la paix entre la Bretagne et la France, mais cela n'aura pas vraiment de valeur sur le plan juridique. Quoi qu'il en soit, tant qu'Anne sera en vie, l'indépendance du duché sera respectée.
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En 1501, afin de renforcer l'alliance espagnole et aussi de permettre l'union de sa fille Claude avec Charles de Luxembourg qui est le petit fils de Maximilien d'Autriche, Claude hérite précocement du duché. Mais pour des raisons politiques, les fiançailles de Claude avec Charles se trouvent annulées, au profit du jeune roi de France François Ier. Anne, qui n'approuve aucunement cette décision, entame un tour Bro (pèlerinage religieux autour de la Bretagne...avec quelques écarts, cela dit...) avec l'espoir de trouver une issue à ce problème, mais aussi en espérant guérir (ou du moins soulager) ses infirmités et son état de santé qui décline. Se recueillant dans les principales églises et sur les calvaires de Bretagne, elle reçoit partout un accueil des plus chaleureux. Toutefois, ce voyage sera interrompu sur la demande de Louis XII. Anne doit quitter le duché pour rejoindre le royaume de France. C'est Claude qui règnera désormais.
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Épuisée par ses grossesses et fausses-couches multiples, Anne décède le 09 janvier 1514 au château de Blois. Elle est inhumée dans la nécropole royale de la basilique Saint-Denis. Les funérailles vont durer 40 jours et seront un exemple et une source d'inspiration pour toutes les lignées royales jusqu'au XVIIIe siècle. Selon sa volonté, son cœur est placé dans un caun cardiographe en or rehaussé d'émail, cette boîte en or étant enfermée dans une autre boîte en plomb puis une autre en fer. L'ensemble est transporté à Nantes pour être déposé, le 19 mars 1514, dans la chapelle de Carmes où se trouve déjà le tombeau de son père François II de Bretagne (ex duc) qu’elle a fait réaliser pour ses parents. Son cœur sera finalement placé à la tête du tombeau... Jusqu'à ce que ... saisi durant la Révolution, l'écrin soit transféré à la Monnaie de Paris où il manque de peu d'être fondu", nous précise le père Wikipédia. En 1830, la basilique Saint-Denis abrite le somptueux tombeau en marbre de Louix XII et d'Anne de Bretagne. Arcades, bas-reliefs et les statues des douze apôtres ornent le mausolée.
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Après la mort de sa mère, Claude devient la nouvelle duchesse de Bretagne en 1514, puis reine de France en 1515 de par son mariage avec François Ier. Comme sa mère, elle enchaine les grossesses; afin d'assurer une descendance royale. Elle mettra au monde huit enfants, dont trois de sexe masculin. Et comme sa mère, Claude de France décèdera dix ans plus tard, d'épuisement doublé d'une tuberculeuse osseuse. Elle attrape même une syphilis transmise par son époux. Son fils François III sera le dernier duc roi de France de 1524 à 1536, mais le traité stipule que le duché doit revenir au fils cadet de la reine, soit Henri II. C'est donc lui qui règnera désormais pendant la dernière décennie de l'histoire de la monarchie bretonne, de 1536 à 1547. Entre-temps, en 1532, François 1er fait ratifier l'union définitive de la Bretagne à la France.
La Bretagne au coeur :
Anne de Bretagne a été l'un des personnages les plus populaires et appréciés de toute l'histoire bretonne : une femme au service de son peuple qu'elle avait à coeur de protéger, tout autant que le Pays Breton. Quand à l''hermine courageuse qui partait vers une mort certaine dans sa fourrure blanche tachée de sang, elle orne encore aujourd'hui le drapeau breton et autres armoiries. La devise : " la mort plutôt que la souillure" est donc toujours d'actualité. Face à la pauvreté immense qui fait fureur à cette époque, c'est grâce à elle que nous pouvons tous, en 2021, nous régaler de bonnes crêpes et galettes... en voici l'histoire: racontée par " La Poulduzienne.bzh". L’origine des crêpes et des galettes remonte à la nuit des temps, et si on les associe spontanément à la Bretagne, où elles ont conquis leurs lettres de noblesse, elles ne sont pas l’apanage de ces seules contrées. Bien avant Jésus-Christ, la « galette » était l’alimentation de base dans les campagnes. Accompagnée de différentes céréales, la galette n’était encore qu’une simple bouillie étalée et desséchée qui était préparée sur une plaque de métal, « bilig » en breton, puis cuite dans l’âtre de la cheminée.
L’histoire de la galette bretonne se mêle alors à l’extraordinaire destin du sarrasin. Originaire d’Asie, ce blé noir aux fleurs roses fut rapporté des croisades au XIIème siècle. Sa culture se diffusa alors du Nord au Sud, d’est en ouest. Surnommé « la plante des cents jours », le sarrasin croît rapidement, mais exige une humidité constante, un climat tempéré et une terre acide : la Bretagne conviendra donc parfaitement à la culture de ce plant. La culture locale commença véritablement au début XVIème siècle sous l’impulsion de la Duchesse Anne de Bretagne qui, convaincue de ses avantages (qualités nutritives et fort rendement), décida d’en généraliser l’exploitation à l’ensemble de son duché. C’est ainsi que le blé noir, moulu en farine, entra dans la composition de la « galette de sarrasin ».
La galette de sarrasin se cuisait à la poêle sur une seule face. On pouvait la couper en fines lanières pour agrémenter soupes ou bouillons ou la garnir, encore chaude, d’oeuf, de pâté, de saucisses, de sardines et de multiples autres produits locaux. Du côté de Quimper, on mange uniquement des crêpes, du début à la fin du repas.Vers Rennes, on tient à sa galette et en particulier à la galette saucisse ! La galette se mange généralement avec une garniture salée, mais pas seulement. Vous pourrez en trouver avec de la confiture et du caramel au beurre salé. Pas toujours facile de s’y retrouver entre la crêpe et la galette ! Le mieux est d’écouter, pour savoir quel terme employer ! On cuit les crêpes/galettes sur le/la billig en Basse Bretagne et la galettoire en Haute Bretagne.
L'époque Gallo-Romaine
Souvent sujette à controverses de par sa position géographique et historique entre la Bretagne et la France, la ville de Nantes offre pourtant un panel de visages différents, à quoi, au fil des siècles, la cité des ducs semble vouloir redonner un équilibre et un sens. Ses multiples facettes, certaines, aujourd'hui gravées dans la pierre, font la richesse d'un patrimoine un peu étouffé qui ne demande qu'à s'exprimer. La trace la plus ancienne est l'époque gallo-romaine au premier siècle apr. J.-C.. Bien à l'abri entre l'Erdre et la Loire, vit le peuple gaulois des Namnetes. Commerçants et artisans, ils exploitent le sel marin sur le littoral, jusqu'à ce que le " grand César" envoie un certain Crassus (sans commentaire!) pour conquérir la région. L'endroit, propice à la navigation, plaît aux Romains qui s'établissent pour fonder un premier village nommé Condevicnum (signifiant : proche de la Confluence). De cette époque, ont survécu quelques témoignages comme celui d'Armel de Wismes : " la tribu des Namnetes s'établit entre la Loire et la Vilaine, autour d'un noyau central commercial, un Portus Namnetum". La tribu gauloise développe des relations commerciales privilégiées avec le fleuve et la rivière. Habiles forgerons, ils créent des ateliers de bronze et sculptent des épées. Les éleveurs tissent la laine de leurs moutons quand d'autres fabriquent des bijoux. " À l'aube du port florissant qui plus tard fera la renommée de la ville, se développe le Portus Namnetum permettant le transport et l'échange des marchandises. Comme partout en Armorique, Gaulois et Romains n'ont pas d'autre choix que de cohabiter. Des fouilles récentes ont mis à jour de nombreux objets : statues, monuments funéraires, pièces de monnaie dites "hippophores" (un cheval est gravé sur les pièces).
Des recherches plus approfondies établissent que sous l'actuelle cathédrale Saint Pierre-Saint Paul, se trouvait autrefois un temple druidique réunissant le panthéon des déités romaines et gauloises honorées dans la ville antique Nantaise. Dans les croyances, les dieux avaient pour mission de protéger la cité et lui assurer paix, prospérité, ordre et équilibre. Pour exemple : Minerve, la déesse des métiers protégeait les artisans aux côtés de Jupiter, Mars, dieu de la guerre protégeait la terre et ses habitants, Volcanus (Vulcain) était le dieu du feu et le patron des forgerons. D'autres dieux étaient censés guider les navigateurs, et les déesses donnaient la fécondité aux femmes.
Le moyen-âge :
Dés le VIe siècle, des peuples Bretons (de l'ancienne Grande-Bretagne) chassés de leurs terres s'installent à Nantes. Reconstruite au IXe siècle après les invasions normandes, la ville survit entre religion, commerce, et créativité. Les rues piétonnes de l'actuel quartier du Bouffay ont conservé jusqu'à aujourd'hui la trace d'un passé médiéval dans ses maisons à colombages datant du XVe et XVIe siècle, certaines ayant plus d'un demi-siècle d'histoire. Contrairement à d'autres villes bretonnes, celles de Nantes purent en partie être préservées. Ceci grâce à une simple lettre... sous le ponton était gravé la lettre P, qui signifiait que la maison était reliée à un puits, ou qu'une source d'eau (ruisseau, rivière) se trouvait à proximité en cas d'incendie... il suffisait d'y penser ! Les noms des rues, qui portent toujours le nom des métiers d'antan : rue des échevins, des poissonniers, des sabotiers, des chapeliers, ou encore des cordeliers, démontrent que la cité vivait au rythme de son savoir-faire. L'actuelle cathédrale de Nantes est édifiée vers 1450 sur l’emplacement d’une église romane dont il ne reste aujourd’hui que la crypte. De style gothique, la cathédrale sera victime d'un incendie en 1972, mais sera entièrement restaurée. Elle abrite, entre autres, le tombeau de François II, orné de quatre statues de femmes aux ailes d'anges symbolisant la prudence, la force, la tempérance, et la justice. Dans le château des ducs de Bretagne se trouve le musée historique de la ville. L'ancien palais ainsi que le couvent des Carmes datent également de cette époque. Les échoppes des commerçants confient aux navires du port leur production de sel, de draps, de fer ou de cuivre, en partance pour les mers lointaines.
Au XIVe siècle, la guerre de Succession de Bretagne pousse le duc Jean de Monfort a s'installer à Nantes pour y assurer la succession de Jean III, mais son arrestation et sa détention à Blois offrent aux Normands une occasion rêvée pour s'emparer de la ville. La signature du traité de Guérande lui permettra de retrouver ses sujets, sa cité, et son duché. Au XVe siècle, sous le règne de Jean V, Nantes se développe dans la paix, la prospérité et l'éducation: L'université ducale etant, en 1460, à l'origine de l'université de Bretagne. Trente ans plus tard, la gazette locale est la fierté de la première imprimerie. Quatre portes de pierre encadrent la ville : porte Saint-Pierre, porte Saint-Nicolas, porte Sauvetout, et porte de la poissonnerie. La porte Saint-Pierre (appelée aussi porte du bastion) est le vestige le mieux conservé des remparts. Datant du 15e siècle, construite sur les fondations gallo-romaines, elle aurait vu passer Henri IV en visite dans la ville en 1598, qui venait signer l'Édit de Nantes.
L'époque Renaissance:
Après l'accord du rattachement de la Bretagne à la France, le château devient la propriété du roi de France. Le XVIe siècle est celui, comme partout en Bretagne, de la guerre de la ligue entre catholiques et protestants, évènement qui précède la Révolution française. Le duc de Mercoeur, gouverneur de Bretagne, refusant l'autorité royale, fortifie la ville de Nantes et prend la tête de la ligue bretonne (les catholiques) avant de se soumettre finalement à Henry IV en 1598. Cette même année, l'édit de Nantes (décret royal) met fin aux guerres de religion. Suite à l'obtention d'une bourse de commerce, le port se consacre à l'importation de produits exotiques comme le tabac antillais, mais certains matelots ne revenaient pas...le XVIIe siècle étant aussi celui de la traite des nègres et autres marchands d'esclaves... blancs ou noirs... Les corsaires de l'époque faisaient le reste. Du côté de la justice, le Parlement de Bretagne tient désormais ses sessions alternativement à Rennes et à Nantes. De par sa position centrale, l'administration adopte le système français... une nouveauté pour la Bretagne. Nantes se dote d'un maire et de ses échevins (adjoints), d'un conseil de notables consultatifs et d'une assemblée générale pour gérer les affaires de la ville: commerce, travaux publics. Ils gèrent aussi l'assistance aux pauvres et luttenat avec le peuple contre les épidémies, assistées en cela par les religieux des couvents. Ils assurent aussi la défense des privilèges collectifs. Contrairement à certaines villes bretonnes, Nantes obtient le droit de vote...mais seulement pour les hommes, chefs de famille.
Au XVIIIe siècle, Le port de Nantes (aujourd'hui Saint-Nazaire) devient le premier port d'Europe et s'enrichit même d'un second port à partir desquels il pratique le commerce triangulaire : celà consiste à ramener chez eux des esclaves noirs, ramener des produits exotiques en Europe, et des produits européens en Afrique et aux Antilles. L'argent récolté permet aux armateurs de construire des villas, particulièrement sur l'île Feydeau qui sera reliée par un pont à la cité principale. La maison Charron sera le premier immeuble. Et qui dit rénovation, dit aussi News et gazette! Les " Affiches" publiées par l'imprimeur du roi...tout de même! est le 1er périodique nantais. Côté urbanisme, un architecte: Jean-Baptiste Ceineray, va totalement repenser le côté pratique" de la cité et pour commencer, abattre les remparts pour y aménager un cours, et réaménager les places. En 1775, Nantes voit arriver de nombreux Acadiens déportés suite à la guerre de 100 ans qui vont apporter leur aide. La poste et son service de courrier à domicile sont la première entreprise nantaise. La chambre des comptes de Bretagne sont les fondation du futur siège de la préfecture de la Loire-Atlantique, appelée Loire inférieure en 1790. À l'aube de la Révolution française, la vie culturelle fait son entrée avec le premier théâtre nantais : théâtre Graslin, ancêtre du futur opéra de Nantes.
Fin XVIIIe, Si le rattachement à la France offre des avantages non négligeables, en revanche la révolution nantaise " à la Française" s'étale dans toute son horreur : avec d'un côté les noyades multiples dans la Loire des personnes pauvres et malades, les politiciens ayant de toute évidence... "d'autres chats à fouetter"... et de l'autre la révolte des chouans qui militent pour le retour à la " vraie" Bretagne. Et comme si cela ne suffisait pas, la guerre de Vendée, aussi appelée la " bataille de Nantes"... Mais nous ne nous attarderons pas sur ces macabres détails.. Un vrai carnage !
L'époque contemporaire : le kaléidoscope
Le XIXe siècle va emprunter des voix multiples. L'ouverture sur la France apportent des possibilités nouvelles dans l'architecture: à la fois moderne et non conforme à un style proprement breton, elle garde toutefois les styles anciens. C'est une époque où toutes les idées sont bonnes à prendre. Nantes va s'immerger dans la diversité.
* Style renaissance italienne avec ses frontons triangulaires, ses colonnes et ses arcades arrondies sur les façades de l'université, le palais de justice, l'hôtel-Dieu, ou encore Notre dame-de-bon-port.
* Un nouveau souffle pour le style gothique et roman du moyen-âge dans la construction des églises
* de nouveaux matériaux comme le fer qui va peu à peu renforcer le bois dans les charpentes et les rampes d'escaliers, quelquefois même, mêlé harmonieusement à du verre. Le fer donne de la solidité aux ponts et fournit de l'ouvrage certain aux forgerons.
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La vie sociale va s'étendre sur de nouvelles activités sportives et culturelles et donner libre cours à la compétition amicale : courses de vélos, courses hippiques, compétitions de gymnastiques, régates, activités nautiques diverses sur la Loire et sur mer attirant autant les plaisanciers que les navigateurs et surtout le public du dimanche. C'est aussi une période riche en activités festives qui aura l'avantage de faire travailler l'imprimerie locale et ses publications comme " le phare de la Loire". Chaque année, Nantes voit défiler dans ses rues les chars des défilés du mardi-gras et autres carnavals. Le caractère de la fête est l'occasion de confirmer le régime politique actuel : le 15 août on fête le jour anniversaire de Napoléon Bonaparte et les fanfares célèbrent la fête nationale le 14 juillet. Chaque évènement politique français est une occasion de se réunir, de boire et de danser comme le mariage du duc du Berry, le sacre de Charles X, l'avènement de Louis Philippe ou la proclamation de l'empire. Les expositions nationales seront encore des occasions de festoyer : spectacles de cirques, théâtre de marionnettes, ventriloques et autres forains et magiciens trouvent à Nantes de quoi régaler les petites gens et les bourgeois. On profite aussi de tout ce beau monde pour faire de bonnes affaires dans les foires.
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Le XIXe siècle accueille aussi la révolution industrielle: des exposants venus de toute la France mettent en avant leur créativité dans des domaines aussi variés que les beaux-arts, l'horticulture ou l'industrie. Les palais brillent de mille feux, les villas reçoivent l'électricité, les chevaux revêtent leurs plus belles parures... les belles dames aussi pour aller rêver devant les machines à vapeur, les outils ou les presses d'imprimeries qui brisent un confinement trop longtemps contenu entre deux monde. En 1832, le chemin de fer dessert la ville nantaise, quand le transport fluvial s'étend au voyageur : quoi de mieux pour faire parler de soi! Et attention! de belles victoires peuvent en cacher d'autres: un demi-siècle plus tard, le tramway brinqueballant déambule sur ses rails à travers la ville... essayant de maintenir sa trajectoire... entre deux voitures que tirent un cheval... l'omnibus sur route !
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Amener du monde c'est bien, mais celà demande de créer de nouveaux espaces: on aménage les places, on agrandit les rues, on crée de nouveaux jardins de promenades. La municipalité nantaise, avide de progrès et de nouveauté fournit à la population des emplois variés. Des sociétés et cités ouvrières ouvrent leurs portes, et avec elles, le premier syndicat de France. De nouvelles écoles nouvellement gratuites et même un lycée sont créés, souvent gérées par les religieux. On se préoccupe aussi de l'hygiène : assainissement des cours d'eau, création de réservoirs et de canalisations qui alimentent les foyers qui peuvent se le permettre en eau potable. Des urinoirs s'abritent sous les arbres..., et les épidémies sont désormais prises en compte.... Passé, présent et futur s'immortalisent dans les musées. À l'aube du nouveau millénaire, Nantes est tel un château aux mille portes ouvertes sur l'avenir, un kaléidoscope aux mille couleurs tant par sa population, ses styles, que par ses idées. Mais le coeur d'Anne de Bretagne est toujours bien vivant dans les mémoires. Nantes ne sera jamais totalement française...
Le XXe siècle :
L'urbanisme est au coeur de l'histoire nantaise au XXe siècle, comme le rappelle sans cesse son nom : confluence, les Romains étaient-ils visionnaires??? Toujours est-il que la Loire qui semble être une bénédiction est aussi fortement gorgée de sable et provoque insalubrité et débordement dans la ville, au point de porter le " doux surnom" de Venise de l'Ouest! Si, comme dans la plupart des villes de Bretagne c'est un atout pour les artisans et les industries qui bénéficient de ses eaux, son ensablement cause aussi de gros problèmes de circulation. Il faut attendre l'entre-deux-guerres, en 1923, pour que soient comblés les bras de la Loire ainsi que le cours inférieur de l'Erdre. Des ponts et même un tunnel permettront également de relier les îles Feydeau et Gloriette à la rive droite du fleuve. Les îles pourront ainsi voir fleurir de nouvelles constructions. C'était ingénieux et prévoyant! car la Seconde Guerre mondiale arrive avec toute son horreur, avec ses Allemands massacreurs et son pouvoir destructeur. Le centre-ville de Nantes n'y résiste pas ni les milliers de morts dont le nom orne le monument en liséré d'or sur la place publique. Mais les " compagnons de l'atlantique... ainsi a-t-on appelé les résistants courageux qui ont osé tué un commandant allemand au péril de leur vie... ont laissé des traces dans l'histoire. En représailles de ces actes, 50 d'entre eux furent assassinés.
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L'après-guerre entraine une nouvelle vague d'inspiration : à la culture musicale du siècle précédent succède la culture végétale. Puisque le marais est toujours là malgré les travaux effectués, autant l'utiliser à notre avantage, pensent les autochtones. Cela va se concrétiser dans la culture maraîchère : les jardins et potagers à la terre ô combien fertile vont fournir à la ville des légumes bien appréciés après des années de guerre meurtrière. L'horticulture et la viticulture y trouveront également leurs places. À la saison des récoltes, les légumes, les fleurs et le vin nantais feront prospérer les marchés locaux. La pêche tiendra aussi son rang pour nourrir une population meurtrie. De plus en plus, Nantes devient un carrefour commercial qui se tourne vers l'Atlantique, tout en bénéficiant des avantages de la Loire.
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Dans les années 60, la crise économique attaque les industries. Des chantiers navals vont fermer. (Le navire " Bougainville" sera, en 1987, le "dernier bébé" de l'industrie navale nantaise). Des usines, comme celle des bons petits beurres Lu se transportent extra-muros. La ville n'a pas d'autre choix que de se réorienter sur des idées nouvelles... les Bretons ont toujours été forts pour ca!... les Nantais le feront aussi. Le secteur tertiaire va alors se développer: L’île Beaulieu accueille un projet de quartier qui englobe les logements, le tourisme et la vie culturelle. On construit des hôtels, le Conservatoire régional de musique et même le Palais des sports. Dans la ville, l'université est reconstruite, et des cités accueillent la population dans le besoin. Les places sont reliées à des ruelles piétonnes qui jouxtent les magasins, cafés et restaurants. Des jardins paysagers bordent certaines rues principales et fournissent un observatoire naturel sur le fleuve. Des bus transportent déjà les voyageurs. Où que l'on se trouve, les pointes des clochers rappellent à l'ordre les fidèles pour la messe du dimanche. Les loisirs sont ceux de tout le monde: cinémas, théâtres, centre d'exposition, mais les plaisirs du nautisme sur l'Atlantique, les péniches à quai qui, toute l'année, sillonnent le canal de Nantes à Brest, font la différence.
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Si les années 70 sont facteurs d'emplois, elles entrainent aussi des mouvements sociaux ouvriers et destructeurs. La politique est contrastée et la ville se voit attribuer le titre de " Nantes la rebelle, la rouge"... Tout un programme! Mai 68 a laissé des traces... La violence est palpable! Dans les années 80, un bon coup de peinture s'impose. Les logements commencent à prendre des couleurs, les bus aussi! On se presse dans les nouveaux centres commerciaux, on se prélasse dans les jardins à la française, mais de loin, la tour de Bretagne : gratte-ciel de 144 m de hauteur, veille du haut de ses 32 étages pour rappeler aux habitants d'où ils viennent. Les salles de spectacles reçoivent les stars parisiennes pour des concerts inoubliables. De leur côté, sur le terrain de foot, les jaunes ont bien gagné leur " coupe d'Europe des champions.
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Dans les années 2000, la presse présente la ville Nantaise comme la ville la plus agréable d'Europe pour ses espaces verts et sa qualité de vie. " Entre campagne souriante, coteaux boisés, vallées secrètes, douceur méridionale, fleuve et océan, un pays entièrement définit autour de son axe principal : la Loire. Un fleuve qui résonne comme une frontière autour de laquelle viennent graviter des villages et communes, aux croyances et coutumes encore bien ancrées." ou encore : " Le pays nantais ne cesse de dévoiler ses charmes au fil des croisières et des voies vertes. Il séduit par sa variété de couleurs, d'ambiances et de rivières qui offrent des poses bienfaisantes aux vacanciers et aux promeneurs." et enfin: "Nantes est une ville Française dont les racines montent des entrailles de la Terre et s'épanouissent en ramifications que sont les traditions, la langue, les superstitions, le mode de vie, le sentiment d'appartenance et d'identité. L'identité dans la diversité."
A voir /A faire à Nantes : (ce n'est ici qu'une sélection, les prestations de loisirs étant très nombreuses à Nantes)
* Le château des ducs de Bretagne : revivez l'histoire d'une reine et de sa fille entre deux mondes.
* Le quartier Bouffay : maisons à colombages et des vestiges d’édifices du XVe et XVIe siècle, ruelles piétonnes. Le château des ducs se trouve dans ce quartier. Faites d'une pierre deux coups!
* Les anciens ateliers de chaudronnerie des chantiers navals : et les machines
* La cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul : jolis décors sculptés et façade en tuffeau blanc
* Le passage Pommeraye : faites votre shopping dans le charme de la renaissance italienne. L'architecture est splendide.
* Les musées:
-musée d'arts de Nantes : collections de tableaux du XIIIe au XXIe siècle,
-musée Jules Vernes
- musée d'histoire naturelle, Maillé Brézé : dans une ancienne frégate de marine, découvrez son histoire.
- musée de l'imprimerie nantaise
* Les places : place royale, place Graslin, fontaines sculptées, brasserie du XIXe, commerces, bars et restaurants
* Le jardin des Plantes: et plus de 10 000 espèces végétales
* La tour Lu : vestige de l'ancienne biscuiterie. Expos photo, théâtre, musique, conférences. Joli bâtiment renaissance.
* Le hangar à bananes : quai des Antilles, en souvenir des anciennes expéditions maritimes. Sur place ou à côté, galerie d'art, et salle de spectacle-café-concert. Jolie vue sur la Loire
* Les rives de l'Erdre : jolies balades à faire
* Les îles : île de Versailles et son jardin japonais, île Beaulieu ou île de Nantes considéré comme l'un des quartiers de la ville; île Feydeau, île Gloriette etc. l'archipel archipel d'une dizaine d'îles sur l'Erdre et la Loire.
* Trentemoult : sur la rive droite du fleuve, joli village aux maisons de couleurs, ruelles et jardins.
* La rue Kervegan : ensemble architectural renaissance du XVIIIe siècle
Boire/ Manger/ S'amuser :
* Le Bar Ile : Bar/restaurant/bar : cuisine plutôt originale
* Le White Shelter Restaurant Bar Américain
* Le Brady's Nantes : pub irlandais, atmosphère conviviale
* le Black Shelter Pub: cuisine traditionnelle, concerts
* Le Gigg's Irish Pub
* Le Plan B : cuisine traditionnelle
* Le Bistro : restaurant-bar brasserie
* Au Coup d'Canon : cuisine de saison dans un bar à vins
* L'Univers Speakeasy : apéros gourmands, planches à partager dans l'atmosphère chaude du bois.
* Le Café Du Commerce : bar / restaurant recommandé par les touristes
* Maria : atmosphère intime et familiale
* la reine Margot : autant pour le décors que pour les bons petits plats
Sortir le soir à Nantes :
* La Cité des Congrès: festivals et concerts dans trois auditoriums, expos, salles de réunions
* Le Zénith: concerts internationaux et évènements sportifs
* Le Stéréolux : salle de concerts, expos et ateliers: musique et arts numériques.
* Aux Rendez-vous de l'Erdre : concerts et festivals
* Le Théâtre Graslin
* Le Colors Club : discothèque
* TU-Nantes - scène jeune création et universitaire : centre culturel pluridisciplinaire

* " Qui veut pister" menez une enquête policière dans Nantes : une façon originale de visiter et connaitre la ville... Même Sharlock-holmes enquêtait sous la pluie !
Autres loisirs :
* Canioying en rivière
* Croisière sur l'Erdre avec les bateaux Nantais
* promenades sur la Loire sur une goélette en bois
* Le Carrousel des mondes marins : manège: voyage poétique dans les fonds marins et les abysses
* Excursions dans le vignoble Nantais
* centres acquatique
Quelques Personnalités Nantaises :
* Jules Verne (portrait de Félix Nadar) le plus célèbre des Nantais!
* Anne de Bretagne : Qu'on ne présente plus! découvrez son histoire sur cette page...
* Pierre Cambronne : auteur d'un mot mondialement célèbre...
* Pierre Waldeck-Rousseau : ancien premier ministre français
* Aristide Briand : écrivain
* Jeanne Cherhal : chanteuse
* Edwy Plenel : journaliste
* Lo?ck Peyron : skipper
* Le groupe Tri-Yann
* Anna Mouglalis : actrice
* Christine and The Queens
* Pony Pony Run Run : groupe musical
* Philippe Katerine : chanteur comique
* Jacques Cassard : capitaine de vaisseau et corsaire
* Émile Mellinet : général
* Jean Brochard : acteur
* Émile Dezaunay : peintre et graveur
* Marc Caro: cinéaste
* Jean Maurel : navigateur
* Jérémy Toulalan : footballer
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