Saint-Nazaire
Petite histoire d'un port:
Si ce n'est pas le cas partout, ici les historiens Nazairiens sont tous d'accords entre eux lorsqu'îls évoquent le rocher de Saint-Nazaire associé au saint du même nom, sur lequel, au XIVe siècle, poussent quelques vignes et gisent des marais salants. Déjà flotte la bannière du duc de Bretagne en tentant de repousser la flotte espagnole qui aimerait bien prendre possession du lieu. Pour ce faire, le gouverneur de Bretagne fait construire des fortifications sous forme des deux tours de l'Aiguillon et du Commerce. Sur la presqu'île, reliée à la presqu'île de Guérande, les paysans s'affirment et parlent breton, de même que les villages alentours portent des noms bretonnants. Sur cet endroit stratégique, sera construit quelques siècles plus tard un port: d'abord un môle : digue ou brise-lame permettant d'abriter les bateaux, puis un bassin pour faire entrer ou réparer les navires de grandes tailles, et enfin un simple port " de refuge" évoluant vers un port de commerce. Plus tard, le port de Saint-Nazaire sera relié à celui de Nantes.
Mais en réalité, l'histoire de ce port à plus de ... 3000 ans! Dés l'âge de fer, le territoire est habité par les Namnètes, ce peuple de courageux Gaulois qui cohabitent avec ces " fous" de Romains. Tout ce petit monde vit de l'activité du port qui exporte le sel, le cuivre, l’étain, mais aussi des produits agricoles et marins. Beaucoup plus tard, au XVIe siècle, seront commercialisés les vins de Loire, le chanvre et les toiles de navires à destination du Royaume-Uni. Au XIXe siècle, si, à Nantes, la traite négrière est un commerce lucratif, Saint-Nazaire va se tourner vers la chasse à la baleine et les importations de sucre de canne Antillais, mais aussi vers la houille nécessaire à l'implantation d'une raffinerie. Grâce au tout nouveau canal de la Martinière qui relie Saint-Nazaire à Nantes en 1850, les navires à vapeur peuvent désormais prolonger leur trajet jusqu'à Saint-Nazaire. Fin XIXe, la zone de Penhoët voit s'ouvrir de nouveaux chantiers et apparaître de beaux navires tout neufs. C'est là que la Loire entre en jeu ! Le lit du fleuve doit être réaménagé pour permettre l'accès aux grands navires. Côté mer, on construit (sous l'influence des Américains débarqués en 1917) des quais et des plateformes pétrolières qui donneront naissance à une autre raffinerie...plus de sucre, cette fois, mais de pétrole, en 1931. A cette même époque, le comité de la basse Loire assure la gestion et la liaison mer/fleuve, les bombardements de la première guerre ayant sensiblement endommagé les installations portuaires et provoqué de nombreuses épaves qui barrent le passage des navires encore en état. En 1960, l'établissement maritime de la Basse-Loire ouvre de nouveaux sites comme l'écopôle de Cheviré: plateforme de tri, de transit, de traitement et valorisation de terres et matériaux. Dix ans plus tard, le paquebot France accueille le général de Gaulle sur les chantiers de l'Atlantique. Dans les années 2000, on parle du port de Nantes-Saint-Nazaire comme le 4ème port français pouvant accueillir plus de 3000 navires par an.
Les chantiers navals : Votre visite du port se poursuit donc avec celle des chantiers navals de l'Atlantique où vous en apprendrez beaucoup sur la construction des plus grands paquebots: le France, le Queen Mary, Harmony of the sea, ayant tous étés conçus et réalisés à Saint Nazaire. Les ateliers, les cales, ... peut-être aussi les beaux marins, n'auront plus de secrets pour vous... Il est possible aussi que vous vous sentirez... tout petits devant les immenses machines qui se présenteront devant vous, comme le TGP (très grand portique) qui peut soulever des blocs de plus de 1000 tonnes. La visite dure 2h.
La base sous-marine :
Construite pendant la guerre par l’Allemagne nazie, la base sous-marine de Saint-Nazaire est l’une des cinq bases construites lors de la bataille de l'Atlantique : 16 mois de dur labeur pour des bagnards envoyés en renfort en 1941 pour bâtir un bloc de 300 m de long, un toit de 10 m d’épaisseur, et 14 alvéoles pour abriter non seulement les sous-marins allemands «U-Boote » mais aussi les bureaux, ateliers, magasins de stockage, services médicaux et lieux de vie pour les ouvriers. Avec le temps, la ville de Saint-Nazaire a su les intégrer au paysage et y créer des activités ludiques comme Escal'Atlantic: un musée dédié aux paquebots, ou encore l'écomusée de la ville. Et bien sûr, on ne quitte pas la base sans visiter le sous-marin Espadon : propriété de la marine nationale, le seul à avoir fait l'expérience du cercle polaire. A votre tour, revivez ces instants intenses dans la salle des machines et des torpilles. Découvrez les logements des sous-officiers, et visitez son petit musée. Rencontrez les membres de l'équipage qui répondront à toutes vos questions. Une belle aventure et une invitation au voyage tout en restant à quai. La BSM propose aussi des concerts et des expositions d’art contemporain. Et une info qui vaut son pesant d'or... Elle abrite également l'office de tourisme de la ville. Vous y apprendrez peut-être qu'à l'instar de sa "copine Brestoise", Saint-Nazaire fut bombardée et rasée dans les années 40 par l'armée Britannique dans le seul but d'atteindre et de stopper les travaux de la base et de s'approprier les sous-marins. La ville était donc en " sandwiche " entre les deux nations. Finalement, c'est avec une pointe d'orgueil bien méritée qu'aujourd'hui la base sous-marine accueille en 2021 ses visiteurs.
L'écluse fortifiée : (pour vous en parler, j'ai dû interroger le père wikipédia haha)
" En 1944, une écluse protégée est construite dans l'alignement de la base sous-marine afin de permettre l'accès au bassin ou à l'estuaire de la Loire. Elle mesure 155 m de long, 25 m de large, 14 m de haut et est équipée, sur son toit, de dispositifs de quatre cuves pour canons Flask (défense anti-aérienne). Dans les années 2000, elle héberge une terrasse panoramique avec vue imprenable sur St-Nazaire, les chantiers et le front de mer. Il y a même un ascenseur !
Eol : Le centre éolien :
En février 2019, Saint-Nazaire ouvre sur le site de l'écluse fortifiée le premier centre français dédié à l'aventure éolienne en mer. Vous y apprendrez tout sur le moyen de fournir de l'électricité d'une façon écologique. Des premiers moulins aux éoliennes, ce musée interactif passionnera les enfants autant que les adultes qui prendront conscience qu'aujourd'hui, sans l'énergie, on ne peut plus faire grand-chose. Saint-Nazaire est l'une des premières villes à avoir su tirer partie de la force du vent, ce qui en fait un pionnier dans le secteur des énergies marines renouvelables.
Des plages, des plages, des plages :
Après avoir visité le port et le centre éolien, vous êtes peut-être passé au centre commercial avec l'intention de rejoindre les aires de pique-nique sur l'une des 20 plages qu'offre la ville, à l'endroit même où la Loire rejoint l'océan. D'ailleurs, la plage de monsieur Hulot vous évoquera surement quelqu'un qui est venu y passer ses vacances... les anciens se souviendront peut-être avoir assisté au tournage du film. Si vous préférez le marché local, il y en a pas moins de 5 à votre disposition, 4 jours par semaine dont le week-end, et tous en enfilades, à proximité des plages. Bien pratique, n'est ce pas?
Saint-Nazaire est une ville Océane de Loire Atlantique, comme Brest l'est au Finistère. Entourée dans sa moitié sud par la mer, sa forme pourrait donner l'image d'un bébé qui vient de naître, encore relié au cordon ombilical... l'estuaire de la Loire qui la relie au port et à la ville de Nantes. Ses habitants la décrivent comme un endroit chaleureux et humain, où il fait bon vivre. D'autres y verront un havre de paix, et sans aucun doute un lieu qui vit de son histoire. Celle-ci a d'ailleurs donné une vocation à bon nombre de passionnés de la mer.
Aux environs de Saint-Nazaire :
Les ateliers Airbus :
Après les paquebots, les avions. Sur la rive nord de l'estuaire de la Loire, face à Saint-Nazaire, se trouvent les ateliers de fuselage et assemblages d'avions... et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit des Airbus ! Sous les explications de votre guide, vous pourrez assister en direct à l’assemblage et à l’équipement des flottes d’avions commerciaux et militaires. Quelques recommandations cependant pour les visites : 1) Appeler 48 à l'avance, 2) Porter des chaussures fermées et sans talons, et 3) Les enfants doivent être âgés de 7 ans minimum.
Le parc national régional de Brière : mode d'emploi : prenez une barque (challand à rames) et laissez vous aller dans un labyrinthe de canaux en pleine nature. Entre forêts et prairies, de roseaux en nénuphars, portés par des eaux miroirs, vous verrez se refléter la sensation de paix qui vous submerge. Observez les oiseaux nichés dans les ornières, saluez les îlots et suivez la balade des poissons. Ici, la faune et la flore vivent en parfaite harmonie. Écoutez la chanson du silence. Une surprise vous attend : Kerhinet, un village de 18 chaumières se dresse soudain devant vous avec ses puits, lavoirs et fours à pain, ponctués de calvaires; tous complices pour vous envelopper et vous guider à travers un voyage temporel. Vivez l'histoire de l'homme et du marais et profitez des bons produits du terroir : viande, œufs, fruits/légumes, sel de Guérande (les salines sont toutes proches), miel, pains et crêpes...
Spécialités régionales : si Saint-Nazaire ne propose pas vraiment de produits locaux, en revanche la région alentour lui prête main forte :
* Des poissons et viandes de la presqu'île de Guérande : l'alose à la chair savoureuse devenue rare, les civelles (petits poissons longs), la lamproie ou l'anguille, le bar ou le brochet. Quelques crustacés aussi et bien sûr le sel. La bardatte est un plat traditionnel de choux farci au lapin.
* La Loire fait remonter les saumons.
* Les biscuits de Saint-Guénolé, les fondants au chocolat de La Baule, ou les Niniches du Pouligen (sucettes longues aux fruits) combleront vos " petits creux" avec délice.
Les conserveries de la région vous réservent encore bien d'autres plaisirs comme les rillettes de poissons et autres mousses de sardines... entre autres
Où manger à Saint-Nazaire :
* Le manège : cuisine maison et produits locaux, une touche d'exotisme aussi. Bon rapport qualité-prix
* Le physalis : la bonne cuisine française et là encore une touche d'exotisme. Ce restaurant étant très apprécié, mieux vaut réserver avant. Pour la petite info, un physalis est un petit fruits à la saveur mi tomate, mi groseille à maquereau, il accompagne donc bien un plat de poisson
* Tic et toque : près du port, cuisine familiale et produits frais. Un peu cher, mais le restaurant semble toutefois bien apprécié
* L'invitation : Cet établissement est fidèle à son nom puisque les animaux et personnes handicapés y seront confortablement installés. Produits frais et de saisons, prix corrects
* le 16 : face à la mer, poissons et fruits de mer, viande en mode " plancha", produits frais de saison
Où dormir à Saint-Nazaire :
* La luna ** : Bien situé entre le centre-ville et la mer, personnes à mobilité réduites bienvenues, prix intéressants.
* Le Bretagne** : A proximité des plages, room-service boissons et plats chauds, garage pour les véhicules, coffres-forts pour les objets précieux.
* Chambres d'hôtes: "La tête sur l'oreiller" : 5 jolies chambres colorées, et salle à manger rustique. Proche de la mer et de l'écomusée.
* Le jardin fleuri : joli petit hôtel avec un magnifique jardin de roses blanche. A 1 km des plages et de l'écomusée.
* La pêcherie de Saint-Nazaire : une idée originale ! Louez une cabane de pêcheurs pour y dormir et aller pêcher à marée haute. Il y a aussi un coin cuisine.
A proximité :
* Les Cottages du Val coquet à Saint Brévin-Les pins: Petits bungalows confortables avec joli jardin d'agrément très fen-shui et petite piscine. Idéal pour lâcher prise!
Des croisières régulières en mer ou sur l'estuaire de la Loire peuvent être une belle façon de clore votre séjour à Saint-Nazaire.
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