les écoles Diwan : des enfants heureux
" Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ni de vaincre pour persévérer" Guillaume d'Orange. Ou encore " Ils ignoraient que c'était impossible, alors ils l'ont fait" : Voilà deux adages qui résument bien la réalité et l'évolution des écoles Diwan en Bretagne. Comme souvent, tout part d'une motivation profonde et collective : le feu sacré de la culture celtique résulte d'un magnétisme vivant, transcendant, il porte en lui cette déterminisme qui se nourrit des obstacles, tel une rivière qui ne cesse d'avancer en traversant les pierres, ou du moins en les contournant.
Même origine, même combat! comme ses cousines Irlandaises, Ecossaises, où Galloises, la Bretagne fait montre depuis toujours d'une volonté à toute épreuve pour préserver la culture des ancêtres. N'est-ce pas ce qui constitue l'âme d'une région, et qui en fait la beauté? chaque année, l'affluence touristique en est la preuve. D'ailleurs, notre côté buté, borné qui fait souvent bien rire ceux qui viennent d'ailleurs, est peut-être après tout un exemple à suivre... Et bien cela fonctionne pour la langue Bretonne. Telle un tatouage indélébile, elle fait partie intégrante de notre identité.
" La pire des pauvreté est d'être dépossédé de soi-même" Anélia Veletag:
Pendant un demi-siècle, combien d'enfants, de parents, de familles ont lutté contre l'incompréhension de ceux qui se voulaient une France unie... tout le monde logé à la même enseigne, on est français, point! Eux, l'étaient sans doute, mais nos ancêtres, eux, étaient Bretons dans leur coeur, prêts à subir les châtiments imposés à qui osait prononcer un mot de breton à l'école, des mots appris dans la tendresse d'une mère, sur les genoux d'une grand-mère, où à la pêche sur le bateau du tadig; dans la chaleur du cercle familial qui n'alignait pas trois mots de français. Seulement voilà! on ne déracine pas un breton de cette manière! Et je dirai même plus! ils nous ont fourni matière à construire et reconstruire! Les boulets de pierres attachés aux chevilles des rebelles sont remontés à la surface des eaux! Aujourd'hui, en 2022, des vagues ont été franchies, de déferlantes en raz de marée, de tourbillons en échouages multiples, sous des tempêtes financières dites infranchissables. Et quand, à travers la brume, resurgit ce rai de lumière qui montre la terre de loin, ils savent alors qu'ils ont eu raison d'y croire.
Du temps de nos ancêtres, seule la transmission orale permettait d'entretenir la langue bretonne, alors que les seuls documents encore en possession étaient détruits par des membres du clergé. Le même phénomène eut lieu pendant la révolution française. Mais c'est par ce moyen que, pendant plus d'un millénaire, la tradition réussit à perdurer, à faire corps avec un espoir partagé par tous. Beaucoup plus tard, les écoles Diwan font revivre le concept de l'apprentissage par immersion... avec tout ce qu'il faut de détermination et connaissant la ténacité du peuple breton. Des âmes bien nées, pour ne pas dire des pointures vont s'y atteler: comme Loeiz Roparz, Polig Monjaret, Reun L'Hostis, ou encore Alexis Gouvennec.
Sans refaire le tour de leur parcours de vie, ces têtes pensantes savent que pour bien apprendre à lire, il faut comprendre le sens des mots ainsi que l'histoire qui les a vu naitre, car bien souvent, les mots sont le réceptacle d'un message à transmettre; vecteurs d'une culture, de traditions anciennes, d'un mode de vie parfois oublié. Aussi, les maisons d'édition adhérent; plus par solidarité que par intérêt financier. Tout le monde est concerné! mais est-ce la fin de la transmission orale? non car rien ne peut remplacer la filiation de l'amour parentale. A propos, qui a dit que " L'instruction ne fait pas l'intelligence"? Chez nous, on dirait tout simplement : " Assumer ses racines!"
Diwan signifie en breton : germe, ou par extension : renaissance. A travers leurs enfants, les parents, qui, pour la plupart, n'ont pas pu bénéficier d'une éducation très poussée, peuvent ainsi poursuivre ou réapprendre les grands axes du langage appris de leurs aïeux. Et afin de contenter tout le monde, ils approfondissent aussi la langue française que certains ne maitrisent pas ou peu (du moins c'était le cas dans la première moitié du siècle dernier.)
Que signifie immersion pour les écoles Diwan?
* Se rappeler d'où l'on est : se souvenir que nous appartenons à une communauté
* Renouer avec son identité bretonne, suivre à l'envers ce " fil d'Ariane" qu'est l'enracinement, avec ce brin de nostalgie qui en fait le charme.
* Encourager la jeunesse à vivre au " pays", mais aussi prendre en compte la situation présente : la nécessité pour tous d'être bilingue... Breton-Français, voir même tri-lingue, car l'Anglais a aussi fait son apparition dans certaines écoles Diwan. Le temps des indépendantistes et des nationalistes est révolu... du moins on avance dans ce sens. Ce qui est sur, c'est que l'on veut tous croire dans l'avenir d'une Bretagne pour tous, qui refuse le conformisme.
* C'est aussi concilier la vie rurale et citadine, créer un tout, le vrai but étant de partager et lutter ensemble pour une cause commune. Quand les anciens nous quittent, l'école a le pouvoir, non de les remplacer, mais de compenser un manque.
* L'immersion, c'est faire la paix avec le temps : Le temps d'une culture qui ne veut pas mourir, qui ne se soumet pas, mais qui a toujours la possibilité de trouver un terrain d'entente, et faire reculer l'époque où le breton était, pour certains comme une " bête de foire", un paria.
Et il semble que ce soit efficace : Aujourd'hui, 90 % de la population locale ne voient aucune objection à l'enseignement de la langue bretonne dans les écoles. Seul subsiste le problème du financement et la nécessité de recruter des enseignants. Mais là encore, l'histoire prouve que les bretons ont bien plus d'une corde à leur arc! bon, on a jamais dit non plus que ce serait facile : Quand l'argent entre en ligne de cause, la vie a souvent d'autres priorités. Le pouvoir d'achat devant généralement faire face aux imprévus de la vie, la culture est alors remise à une date ultérieure... mais pas oubliée pour autant.
En 1980, à Tréglonou dans le Léon, est édifiée la première école Diwan :
Quels sont les avantages de l'immersion collective ?
* Etre une structure qui renforce le combat de vie, revitalise, et ouvre des horizons sur l'avenir pour que la langue bretonne soit utile.
* Etre une motivation pour donner envie à tous de participer à cette belle aventure.
* Ētre un trempoline visant à faire comprendre et apprendre la langue bretonne, en facilitant l'échange et la communication avec les générations précédentes.
* Pour que la Bretagne ne soit jamais un " mouroir pour retraités, ni un... pays exotique" (citation)
* Pour créer des emplois sur notre source de vie, dans notre environnement
Avec quels acteurs?
* Les familles : Les parents, les enfants et les grands parents : importance de l'intergénérationnel
* Rencontres avec des professionnels de la vie bretonne (sur terre, en mer, en ville, à la campagne, tous métiers confondus : pêcheurs, agriculteurs, techniciens etc) et associations diverses. Que chaque corps de métiers puisse faire profiter à quiconque le souhaite, de leur savoir... de façon bilingue, et en incluant le Vannetais.
* Rencontres avec des politiciens qui croient en cette cause
* Les associations locales
Comment trouver des fonds pour financer l'école :
* création de fêtes, fest-Noz, kermesses, fête de la Bretagne etc..., financées et souvent organisées par les parents et les collectivités locales.
* mobilisation des parents dans des travaux de groupes autour d'une table
* faire coïncider les sorties avec les évènements et fêtes locales (religieuses, culturelles, historiques etc...), et avec la vie sociale de quartiers.
* Brocantes d'objets anciens/ vide-greniers souvent faits en commun par les parents
* carnets de tickets de loteries, tombolas dans les festivals
* Dialogues en breton dans certains établissements publics autour d'un verre : bars, sous-sols de mairies, festivals maritimes etc, souvent soutenus par des artistes engagés comme Denez Prijent, Cécile et Nolwenn Korbell, et beaucoup d'autres... , bagadou (cercles folkloriques)
* Concerts dédiés à la cause, comme le festival annuel Deus-Ta! à Brest, au profit de la culture et de langue, prestations artistiques improvisées : danse, théâtre des rues, chorales...
* Diffusions de films anciens dans les cinémathèques
* Evènements sportifs : marathons, courses de vélos, régates (canoë-Kayacs) ou encore la célèbre " Redadeg", course de relais annuelles à Pontivy (56) qui fait participer tout le monde. Le principe est simple: "Achetez des kms " et courrez à votre tour, l'argent récoltée sera reversée aux écoles Diwan.
* Participation de l'URSAF, et de l'EMSAV, comités régionaux, fédérations diverses, comités d'entreprises sensibles à la cause culturelle
* Prêts de locaux inutilisés ou non : pour exemple, l'école Diwan de Brest a vu le jour grâce au stade Francis-le-Blé avec le soutien du maire de Brest de l'époque.
* Evènements d'ordre politique et manifestations silencieuses.
* Sondages réalisés auprès de la population mais aussi des touristes... toujours amoureux de notre belle Bretagne!
* Vente de livres bilingues sur le thème de la culture bretonne, BD pour enfants, et biensur, documentation gratuite pour tous !
* Subventions de la part des associations, d'entreprises diverses, et même de l'état...si ! si ! ca existe!
Depuis les années 80, de nouveaux projets ont réuni la population bretonnante :
° A Tréglonou, Oaled Diwan est le premier centre culturel en langue bretonne à faire émerger de nouvelles idées : comme créer un centre loisirs et un village de vacances familial tout en breton! L'idée a fait son chemin et fut réalisée à Chateaulin qui vit s'implanter le 1er centre de vacances bretonnant. De nombreuses activités entourent les enfants : jeux, travaux manuels, promenades et excursions, danse, théâtre etc... Le projet comportait également une garderie bretonnante qui a aussi vu le jour.
° Création de la S.C.I , (société civile immo) affiliée à Oaled Diwan qui loue des terrains et vend des biens immobiliers... en langue bretonne...(mais certainement bilingue aussi, je n'ai pas vérifié héhé)
° Plus surprenant! La direction régionale du Crédit Agricole crée des emplois d'animateurs en langue bretonne.
Aujourd'hui, la Confédération régionale Diwan Breizh regroupe cinq fédérations d'écoles : Dans le Léon, Le Trégor, Le Vannetais, le Pays de Rennes, et le Pays de Nantes, avec une orientation commune : poursuivre les efforts entrepris à ce jour en s'adaptant aux nouvelles normes économiques, sociales, culturelles, en un mot : à la vie quotidienne. Elle crée un réseau de soutien international avec la diaspora bretonne, par l'intermédiaire de la maison de la Bretagne, à Paris.
° Sur internet, pour mieux sensibiliser la population
° des assemblées générales avec les parents ont lieu périodiquement.
° les sponsors de Diwan sont des citoyens à part entière de la confédération.
Diwan est un exemple à suivre de solidarité et de conscience collective qui ne s'est jamais démentie en 50 ans.
Tout le monde, parents et enfants y trouve son bonheur, et un moyen de prendre enfin son destin en main. En 2012, environ 3000 enfants sont inscrits dans les différentes écoles, encouragés et soutenus par près de 10 000 parents d'élèves dont environ 2000 militants. De son côté, la presse ne tarit pas d'éloges sur le sujet: des ouvrages comme ceux de P.M Mallegol contribue activement à faire comprendre au public le bien-fondé d'un travail concret, solidaire, utile, et à prouver à tous que la graine a bien germé, que l'arbre, irrigué par la sève ancestrale, a poussé et donne fleurs et fruits qui font la fierté des bretons. Le milieu artistique, quant à lui, trouve dans l'histoire de la civilisation bretonne un sujet incontournable et une valeur sure qui permet aux plus anciens d'extérioriser, à travers l'art, les traumatismes du passé. Les associations sont ainsi bien soutenues et les enseignants se sentent accompagnés. Certains en ont même fait des chansons ou des poèmes.
Aujourd'hui, grâce à l'effort de tous, cette volonté d'être breton avant tout, est maintenue. Les bricoleurs du dimanche sont plus actifs que jamais et on se démène pour trouver des locaux, des financements, des enseignants et des élèves. Des maires apportent leur soutien. Des religieux animent des messes en breton et des expositions de photos anciennes mettent en avant les piliers de la renaissance bretonne. Des foires ravivent, pour qui le souhaite, le plaisir partagé de parler breton. Les artisans ne s'en privent pas non plus. Pour le reste, le bouche à oreille fait son office... et encore plus au moment des élections. Il ne reste plus, maintenant qu'à " accorder ses violons" d'une ville à l'autre, d'une école à l'autre... il y a encore des progrès à faire sur ce point", mais on sait maintenant ...que tout est possible!
Depuis, chaque exemple à fait des " bébés" :
Encourager les enseignants à inclure le Breton dans leur programme, en plus du français et de l'anglais, est donc une solution efficace. Ploudalmézeau est fière d'être la première école de Cornouaille depuis 1977. Celle des Monts d'Arrée, en 1984, organise régulièrement des sorties avec les parents, et encourage les familles à en créer d'autres ensemble. " Le but est d'encourager les enfants à s'exprimer en breton quand ils le souhaitent, et quand ils le sentent...et non juste pour faire plaisir aux parents. Mais on se réjouit deux fois plus de les entendre dialoguer en breton entre eux! "
En 2007, l'idée d'un contrat réunissant les différentes écoles est proposé. L'idée étant que chacune ne reste pas isolée mais que les établissements puissent unir leur forces et être reconnus par l'éducation nationale. Sur ce dernier point, il y a encore de la "route à faire", mais la cause est entendue, la graine commence à germer!
" Cela fonctionne bien car l'environnement est très local, quand il n'est pas situé en bord de mer. Les sympathisants se sentent chez eux, dans un monde qui leur a été longtemps interdit. Le covoiturage se fait naturellement lors des sorties de groupe. On est plus étranger dans notre pays, on a la sensation d'être enfin chez nous! "
Brest, une ville Française??? oui, mais pas que...
Depuis 1998, à Brest, de nouvelles activités bretonnantes (et bilingues) sont proposées aux enfants au sein de l'école Diwan: chants en breton, signalétique bretonne (panneaux et règlements bilingues), danse bretonne, jardinage, cuisine, etc. Même le bulletin municipal est en breton. Toutes ces idées lumineuses trouveront un écho à Saint-Paul de Léon, Lorient, Lannion, Nantes pour ne citer que quelques villes). De plus, chacun a bien compris qu'apprendre par immersion est aussi le moyen adéquat pour compenser le manque de matériel pédagogique : en un mot, apprendre avec la vie, les moyens du bord faisant bien souvent l'affaire, alors l'environnement suivra ! Chaque année, le festival Deus-ta pour la culture et la langue bretonne accueille, en mode bilingue, pendant trois jours, plus de 2000 visiteurs et un grand nombre de bénévoles toujours prêts à aider. Le festival accueille entre autres activités de loisirs, nombres de concerts en breton, et bien-sur, celà se termine en fest-noz. Cette année (2022), 2500 personnes (j'y étais!) ont dansé ensemble sur une suite de gavotte des montagne, même si nous n'avons pas encore réussi à battre le record de ... 4000 personnes! Faire les crêpes en équipe, animer une loterie pour les enfants et les voir se réjouir de leurs gains, ... , les adultes aussi! était un grand moment de bonheur. j'ai d'ailleurs gagné un tee-shirt " Ar Redadeg" :-) Animer des jeux, vendre des articles en lien avec la Bretagne ou la langue bretonne, chanter breton, se retrouver autour d'un bon verre de cidre, sont autant de souvenirs inoubliables et TELLEMENT MOTIVANTS !!! Autour des écoles Diwan qui sont toujours les invités d'honneur.
Près de Brest, la ville du Relecq Keruon a créé le centre breton de la petite enfance : une école laïque et gratuite. Landerneau envoie les enfants en colonie de vacance bilingue et possède son propre collège Diwan. En maints endroits, du matériel de récupération et des locaux et sont prêtés par la mairie: bâtiments anciens, commerce désaffecté ou pavillons.
"C'est un moteur, une dynamique qui va nous porter toute l'année. Alors, de nouvelles idées émergent : Création d'un journal ou d'un magazine en breton, ouvrir un service restauration bilingue, où même jouer dans une pièce de théâtre en breton (ou au moins bilingue). Clin d'œil amical à nos "cousins" Douarnenistes et leur célèbre troupe : " Café-Pain-Beurre", célèbres pour leurs pièces comiques généreuses en bretonnismes, qui nous font bien rire! (A découvrir gratuitement sur You-tube!)
Ensemble, on est plus fort n'est pas qu'un dicton... Depuis 1977, jusqu'à nos jours, la langue bretonne est ressortie de son écrin. A nous, maintenant de l'entretenir ! si le chemin est souvent sinueux, nous sommes à la "croisée des chemins" là où passé, présent, futur se confondent pour avancer ensemble et récolter le fruit de ce que nos ancêtres ont planté. Diwan est aujourd'hui un bel arbre, qui, comme le banyan, se reproduit par sa seule volonté de rééquilibrer l'environnement linguistique des enfants afin qu'ils soient naturellement bilingues.
" Nous voulons tout simplement éviter l'extinction de notre langue ancestrale et lui assurer un avenir : Reconquérir nos valeurs et que les adultes puissent transmettre le flambeau de parents à enfants... mais aussi d'enfants à parents. (Ici cette tournure prend tout son sens). Le meilleur militantisme reste la culture qui permet la rencontre, les échanges et la solidarité." Alors dans les salles de classe, la cantine, la garderie, les salles de jeux, les bibliothèques, refleurit le langage du coeur : le breton est non seulement autorisé, mais recommandé! Quelle belle victoire sur le passé! Une belle énergie est née, qui ouvre des portes à l'imagination:
* Auray (56) a monté son groupe de randonnées bilingues
* Saint-Pol de Léon a créé un festival de la plante
* Lesnevin, une foire aux poneys
* Landerneau , une foire bio
* Brest a aussi son groupe de randonneurs
Aujourd'hui, la Bretagne compte près de 50 d'établissements Diwan (écoles primaires, collèges et lycées) :
° Dans le Finistère : 23
° Dans le Morbihan : 6
° En Côte d'Armor : 8
° En île et Villaine : 4
° En Loire Atlantique : 6
" Afin que nos racines soient éternelles, que la solidarité perdure, unissons nos forces, notre histoire commune, notre voeu, faisons honneur à notre identité, et remonter à la surface nos souvenirs d'enfance"; faisons se rejoindre le passé, le présent et l'avenir : "le devenir de notre culture, véhiculé par notre langue"
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